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L’Histoire, jusqu’en 1830, suivit des points de vue spéciaux,
surtout le point de vue politique.
Cette œuvre, commencée en 1830, fut la première histoire où l’on essaya d’embrasser, dans toute sa variété, l’activité humaine (religieuse, économique, artistique, etc.).
Elle s’est accomplie en quarante ans, avec la continuité harmonique qui est propre aux choses vivantes.
Au point de vue des races, dominant chez Thierry, elle ajouta la terre, la géographie, etc.
Elle montra combien ces éléments matériels sont dominés par le travail moral que tout peuple opère sur soi.
La France a fait la France. L’homme est son propre Prométhée (Vico).
Toute ma vie fut mêlée à cette œuvre, mais cette œuvre à mesure faisait ma vie elle-même.
Conditions que j’y apportai : la liberté, le temps. Mon libre enseignement favorisa, retarda le travail, en prolongea l’incubation.
Mon élan de Juillet 1830 fut non moins contraire au vieux principe que mes livres récents de 1862, 1864, 1869.
Mes contradictions apparentes de 1831-1832 ; mon éloignement des écoles de ce temps et de son choléra moral.
