envoyés d’Henri II vinrent le réclamer au nom du roi d’Angleterre, ils le trouvèrent siégeant près de Louis VII, dans la pompe des habillements royaux. « De quel roi d’Angleterre me parlez-vous ? dit Louis : le voici, le roi d’Angleterre ; mais si c’est le père de celui-ci, le ci-devant roi d’Angleterre, à qui vous donnez ce titre, sachez qu’il est mort depuis le jour où son fils porte la couronne, et s’il se prétend encore roi, après avoir, à la face du monde, résigné le royaume entre les mains de son fils, c’est à quoi l’on portera remède avant qu’il soit peu. »
Deux autres des fils d’Henri, Richard de Poitiers et Geoffroi, comte de Bretagne, vinrent joindre leur aîné et firent hommage au roi de France. Le danger devenait grand. Henri avait, il est vrai, pourvu, avec une activité remarquable, à la défense de ses États continentaux. Mais il entendait dire que son fils aîné allait passer le détroit avec une flotte et une armée du comte de Flandre, auquel il avait promis le comté de Kent. D’autre part, le roi d’Écosse devait envahir l’Angleterre. Il se hâta d’engager des mercenaires, des routiers brabançons et gallois. Il acheta à tout prix la faveur de Rome. Il se déclara vassal du saint-siège pour l’Angleterre comme pour l’Irlande, ajoutant cette clause remarquable : « Nous et nos successeurs, nous ne nous croirons véritables rois d’Angleterre qu’autant que les seigneurs papes nous tiendront pour rois catholiques. » Dans une autre lettre, il prie Alexandre III de défendre son royaume, comme fief de l’Église romaine.