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HISTOIRE DE FRANCE

Arslan ; je vois bien que Noureddin en veut surtout aux mécréants. »


Page 330Nuhreddin était un légiste

Hist. des Atabeks, ibid. Il avait étudié le droit, suivant la doctrine d’Abou-Hanifa, un des plus célèbres jurisconsultes musulmans ; il disait toujours : Nous sommes les ministres de la loi, notre devoir est d’en maintenir l’exécution ; et quand il avait quelque affaire, il plaidait lui-même devant le cadi. — Le premier il institua une cour de justice, défendit la torture, et y substitua la preuve testimoniale. — Saladin se plaint dans une lettre à Noureddin de la douceur de ses lois. Cependant il dit ailleurs : « Tout ce que nous avons appris en fait de justice, c’est de lui que nous le tenons. » — Saladin lui-même employait son loisir à rendre la justice ; on le surnomma le Restaurateur de la justice sur la terre.


Page 330Salaheddin, etc…

La générosité de Saladin à l’égard des chrétiens est célébrée avec plus d’éclat par les historiens latins, et principalement par le continuateur de G. de Tyr, que par les historiens arabes : on trouve dans ceux-ci quelques passages, obscurs à la vérité, mais qui indiquent que les musulmans avaient vu avec peine les sentiments généreux du sultan. Michaud, Hist. des Croisades, II, 346.


110 — page 344En vain Simon de Montfort et plusieurs autres se séparèrent des croisés

Guy de Montfort, son frère, Simon de Néauphle, l’abbé de Vaux-Cernay, etc. Villehardouin, p. 171. — A Corfou, un grand nombre de croisés résolurent de rester dans cette île « riche et plenteuroise ». Quand les chefs de l’armée en eurent avis, ils résolurent de les en détourner. « Alons à els et lor crions merci, que il aient por Dieu pitié d’els et de nos, et que il ne se honissent, et que il ne toillent la rescousse d’oltremer. Ensi fu li conseils accordez, et allèrent toz ensemble en une vallée où cil tenoient lor parlemenz, et menèrent avec als le fils l’empereor de Constantinople, et toz les evesques et toz les abbez de l’ost. Et cùm il vindrent là, si descendirent à pié. Et cil cùm il les virent, si descendirent de lor chevaus, et allèrent encontre, et li baron lor cheirent as piez, mult plorant, et distrent que il ne se moveroient tresque cil aroient creancé que il ne se mouroient d’els (avant qu’ils n’eussent promis de ne pas les abandonner). Et quant cil virent ce, si orent mult grant pitié, et plorèrent mult durement. » Ibid., p. 173-177. Lorsque ceux de Zara