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APPENDICE

Le pape défaisait les rois et faisait les saints

Decr. Greg., l. III, tit. 45, c. i (Alex. III) : « … Etiamsi per eum miracula plurima fierent, non liceret vobis ipsum pro Sancto, absque auctoritate romanæ ecclesiæ publice venerari. » — Conc. Lat. IV, c. lxii : « Reliquias inventas de novo nemo publice venerari præsumat, nisi prius auctoritate romani pontificis fuerint approbatæ. » — Innocent III en vint à dire (l. II, ep. 209) : « Dominus Petro non solum universam ecclesiam, sed totum reliquit seculum gubernandum. »


109 — page 329Zenghi et son fils Nurheddin, deux saints de l’islamisme

Extraits des histor. arabes, par M. Reinaud (Bibl. des Croisades, III, 242) : « Lorsque Noureddin priait dans le temple, ses sujets croyaient voir un sanctuaire dans un autre sanctuaire. » — Il consacrait à la prière un temps considérable, il se levait au milieu de la nuit, faisait son ablution et priait jusqu’au jour. » — Dans une bataille, voyant les siens plier, il se découvrit la tête, se prosterna et dit tout haut : « Mon Seigneur et mon Dieu, mon souverain maître, je suis Mahmoud, ton serviteur ; ne l’abandonne pas. En prenant sa défense, c’est ta religion que tu défends. Il ne cessa de s’humilier, de pleurer, de se rouler à terre, jusqu’à ce que Dieu lui eût accordé la victoire. » — Il faisait pénitence pour les désordres auxquels on se livrait dans son camp, se revêtant d’un habit grossier, couchant sur la dure, s’abstenant de tout plaisir, et écrivant de tous côtés aux gens pieux pour réclamer leurs prières. Il bâtit beaucoup de mosquées, de khans, d’hôpitaux, etc. Jamais il ne voulut lever de contributions sur les maisons des sophis, des gens de loi, des lecteurs de l’Alcoran. « Son plaisir était de causer avec les chefs des moines, les docteurs de la loi, les Oulamas ; il les embrassait, les faisait asseoir à ses côtés sur son sopha, et l’entretien roulait sur quelque matière de religion. Aussi les dévots accouraient auprès de lui des pays les plus éloignés. Ce fut au point que les émirs en devinrent jaloux. » — Les historiens arabes, ainsi que Guillaume de Tyr, le peignent comme très rusé.

Les esprits forts ou philosophes furent poursuivis avec acharnement

Bibliothèque des Croisades, p. 370. — On accusait Kilig Arslan d’avoir embrassé cette secte. Noureddin lui fit renouveler sa profession de foi à l’islamisme. « Qu’à cela ne tienne, dit Kilig