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SUITE DU RÈGNE DE PHILIPPE-LE-BEL

Dans la même ordonnance, se trouvait un règlement relatif au parlement ; parmi les privilèges, l’organisation du corps qui devait détruire privilèges et privilégiés[1].

Dans les années qui suivent, il laisse les évêques rentrer au parlement. Toulouse recouvre sa justice municipale ; les nobles d’Auvergne obtiennent qu’on respecte leurs justices, qu’on réprime les officiers du roi, etc. Enfin en 1306, lorsque l’émeute des monnaies force le roi de se réfugier au Temple, ne comptant plus sur les bourgeois, il rend aux nobles le gage de bataille, la preuve par duel, au défaut de témoins[2].

La grande affaire des Templiers (1308-9) le força encore à lâcher la main. Il renouvela les promesses de 1303, régla la comptabilité des baillis, s’engagea à ne plus taxer les censiers des nobles, mit ordre aux violences des seigneurs, promit aux Parisiens de modérer son droit de prise et de pourvoierie, aux Bretons de faire de la bonne monnaie, aux Poitevins d’abattre les fours des faux monnayeurs. Il confirma les privilèges de Rouen. Tout à coup charitable et aumônier, il voulait employer le droit de chambellage à marier de pauvres filles nobles ; il donnait libéralement aux hôpitaux les pailles dont on jonchait les logis royaux dans ses fréquents voyages.

  1. Nul doute que le parlement ne remonte plus haut. On en trouve la première trace dans l’ordonnance dite testament de Philippe-Auguste (1190). Si pourtant l’on considère l’importance toute nouvelle que le parlement prit sous Philippe-le-Bel, on ne s’étonnera pas que la plupart des historiens l’en aient nommé le fondateur. App. 123.
  2. App. 124.