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HISTOIRE DE FRANCE

versité qui approuvent[1]. Il veut que ses bonnes villes soient garnies d’armeures ; que les bourgeois aient des armes en lieu sûr ; il leur nomme un capitaine en chaque baillie ou contrée (1316, 12 mars). Senlis, Amiens et le Vermandois, Caen, Rouen, Gisors, le Cotentin et le pays de Caux, Orléans, Sens et Troyes sont spécialement désignés.

Philippe-le-Long aurait voulu (dans un but, il est vrai, fiscal) établir l’uniformité de mesures et de monnaies ; mais ce grand pas ne pouvait se faire encore[2].

Il fait quelques efforts pour régulariser un peu la comptabilité. Les receveurs doivent, toute dépense payée, envoyer le reste au Trésor du roi, mais secrètement, et sans que personne sache l’heure ni le jour. Les baillis et sénéchaux doivent venir compter tous les ans à Paris. Les trésoriers compteront deux fois l’année. L’on spécifiera en quelle monnaie se font les payements. Les jugeurs des comptes jugeront de suite… Et le roi saura combien il a à recevoir.

Parmi les règlements de finance, nous trouvons cet article : « Tous gages des chastiaux qui ne sont en frontière, cessent du tout des-ores-en-avant[3]. » Ce mot contient un fait immense. La paix intérieure commence pour la France, au moins jusqu’aux guerres des Anglais.

La garantie de cette paix intérieure, c’est l’organisation d’un fort pouvoir judiciaire. Le parlement se constitue. Une ordonnance détermine dans quelle pro-

  1. Cont. G. de Nang.
  2. App. 131.
  3. App. 132.