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SUITE DU RÈGNE DE PHILIPPE-LE-BEL

Mais la corde était trop courte, le poids de l’or trop lourd, il se cassa la jambe, fut pris, avoua et mourut ignominieusement[1]. »

Philippe-le-Long ne profita pas de la dépouille des lépreux et des juifs plus longtemps que son père n’avait fait de celle des Templiers. La même année 1321, au mois d’août, la fièvre le prit, sans que les médecins pussent deviner la cause du mal ; il languit cinq mois et mourut. « Quelques-uns doutent s’il ne fut pas frappé ainsi à cause des malédictions de son peuple, pour tant d’extorsions inouïes, sans parler de celles qu’il préparait. Pendant sa maladie, les exactions se ralentirent, sans cesser entièrement. »


Son frère Charles lui succéda, sans plus se soucier des droits de la fille de Philippe que Philippe n’avait eu égard à ceux de la fille de Louis.

L’époque de Charles-le-Bel est aussi pauvre de faits pour la France qu’elle est riche pour l’Allemagne, l’Angleterre et la Flandre. Les Flamands emprisonnent leur comte. Les Allemands se partagent entre Frédéric d’Autriche et Louis de Bavière, qui fait son rival prisonnier à Mulhdorf. Dans ce déchirement universel, la France semble forte par cela seul qu’elle est une. Charles-le-Bel intervient en faveur du comte de Flandre. Il entreprend, avec l’aide du pape, de se faire empereur. Sa sœur Isabeau se fait effectivement reine d’Angleterre par le meurtre d’Édouard II.

  1. App. 140.