tout ; mais on ne la sentait guère que par la griffe du fisc. Si l’ordre venait, c’était par saisie universelle. Le sel, l’eau, l’air, les rivières, les forêts, les gués, les défilés, rien n’échappait à l’ubiquité fiscale.
Tandis que les monnaies variaient continuellement en France, elles changeaient peu en Angleterre. Le roi de France avait échoué dans l’entreprise d’établir l’uniformité des mesures. C’est un des principaux articles de la charte que le roi d’Angleterre accorda aux étrangers. Dans cette charte, le roi déclare qu’il a grande sollicitude des marchands qui visitent ou habitent l’Angleterre, Allemands, Français, Espagnols, Portugais, Navarrais, Lombards, Toscans, Provençaux, Catalans, Gascons, Toulousains, Cahorcins, Flamands, Brabançons, et autres. Il leur assure protection, bonne et prompte justice, bon poids, bonne mesure. Les juges qui feront tort à un marchand seront punis, même après l’avoir indemnisé. Les étrangers auront un juge à Londres, pour leur rendre justice sommaire. Dans les causes où ils seront intéressés, le jury sera mi-parti d’Anglais et d’hommes de leur nation[1].
Même avant cette charte les étrangers affluaient en Angleterre. Lorsqu’on voit quel essor le commerce y avait pris dès le treizième siècle, on s’étonne peu qu’au quatorzième un marchand anglais ait invité