Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 3.djvu/312

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
302
HISTOIRE DE FRANCE

jeunes, simples et ignorants. Il ne pouvait douter, lui disait-on, que les États n’exprimassent la pensée du royaume, puisque les députés étaient près de huit cents et qu’ils avaient consulté leurs provinces. Quant à ce qu’on lui avait dit que les députés songeaient à faire tuer ses conseillers, c’était, ils le lui assuraient, un mensonge, une calomnie.

Ils exigeaient que dans l’intervalle des assemblées il gouvernât avec l’assistance de trente-six élus des États, douze de chaque ordre. D’autres élus devaient être envoyés dans les provinces avec des pouvoirs presque illimités. Ils pouvaient punir sans forme de procès, emprunter et contraindre, instituer, salarier, châtier les agents royaux, assembler des États provinciaux, etc.

Les États accordaient de quoi payer trente mille hommes d’armes. Mais ils faisaient promettre au dauphin que l’aide ne seroit levée ni employée par ses gens, mais par bonnes gens sages, loyaux et solvables, ordonnés par les trois États[1]. Une nouvelle monnaie devait être faite, mais conforme à l’instruction et aux patrons qui sont entre les mains du prévôt des marchands de Paris. Nul changement dans les monnaies sans le consentement des États.

Nulle trêve, nulle convocation d’arrière-ban sans leur autorisation.

Tout homme en France sera obligé de s’armer.

Les nobles ne pourront quitter le royaume sous

  1. L’aide n’est accordée que pour un an. Les États, convoqués ou non, s’assembleront à la Quasimodo.