Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 3.djvu/364

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
354
HISTOIRE DE FRANCE

raissait, il plongeait dans la mêlée, et si loin qu’il ne pouvait pas toujours s’en retirer. Deux fois il fut pris et paya rançon.

La première affaire pour le nouveau roi, c’était de redevenir maître du cours de la Seine. Mantes et Meulan étaient au roi de Navarre ; Boucicaut et Duguesclin les prirent par une insigne perfidie. Les deux villes payèrent tout le mal que les Navarrais avaient fait aux Parisiens. Les bourgeois eurent la satisfaction d’en voir pendre vingt-huit à Paris.

Les Navarrais, fortifiés d’Anglais et de Gascons sous le captal de Buch, voulaient se venger, et faire quelque chose pour empêcher le roi d’aller à Reims. Duguesclin vint bientôt au-devant avec une bonne troupe de Français, de Bretons, et aussi de Gascons. Le captal recula vers Évreux. Il s’arrêta à Cocherel, sur un monticule ; mais Duguesclin eut l’adresse de lui ôter l’avantage du terrain. Il sonna la retraite et fit semblant de fuir. Le captal ne put empêcher ses Anglais de descendre ; ils étaient trop fiers pour écouter un général gascon, quoique grand seigneur et de la maison de Foix. Il fallut qu’il obéît à ses soldats, et les suivît en plaine. Alors Duguesclin fit volte-face ; les Gascons qu’il avait de son côté avaient fait, à trente, la partie d’enlever le captal du milieu de ses troupes. Les autres chefs navarrais furent tués, la bataille gagnée[1].

Gagnée le 16 mai, elle fut connue le 18 à Reims, la

  1. App. 238.