Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 3.djvu/422

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
412
HISTOIRE DE FRANCE

D. Pèdre de Castille, Jean Visconti, donnèrent tous des signes de dérangement d’esprit.

La petite sagesse négative qui pensait avoir neutralisé le grand mouvement du monde, se trouvait déjà à bout. Elle s’imaginait avoir tout fini, et tout commençait. Les fils, que les habiles avaient cru tenir, s’embrouillaient de plus en plus. La contradiction du monde augmentait. On eût dit que la raison divine et humaine avait abdiqué. « Dieu, comme dit Luther, s’ennuyait du jeu, et jetait les cartes sous la table. »

C’est un moment tragique que celui où l’on se sent devenir fou, le moment où la raison, éclairée de sa dernière lueur, se voit périr et s’éteindre. « Oh ! ne permets pas que je sois fou, bonté du ciel, s’écrie le roi Lear, conserve-moi dans l’équilibre. Oh ! non, pas fou, de grâce ! je ne voudrais pas être fou !… »

fin du troisième volume.