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HISTOIRE DE FRANCE

c’étaient de faux hypocrites, et que rien de bon n’arriverait à qui se confesserait à eux. — Voulant détruire la foi, il a conçu une vieille aversion contre le roi de France, en haine de la foi, parce qu’en la France est et fut toujours la splendeur de la foi, le grand appui et l’exemple de la chrétienté. — Il a tout soulevé contre la maison de France, l’Angleterre, l’Allemagne, confirmant au roi d’Allemagne le titre d’empereur, et publiant qu’il le faisait pour détruire la superbe des Français, qui disaient n’être soumis à personne temporellement : ajoutant qu’ils en avaient menti par la gorge (per gulam), et déclarant que si un ange descendait du ciel et disait qu’ils ne sont soumis ni à lui ni à l’empereur, il serait anathème. — Il a laissé perdre la terre sainte… détournant l’argent destiné à la défendre. — Il est publiquement reconnu simoniaque, bien plus, la source et la base de la simonie, vendant au plus offrant les bénéfices, imposant à l’Église et aux prélats le servage et la taille pour enrichir les siens du patrimoine du Crucifié, en faire marquis, comtes, barons. — Il rompt les mariages. — Il rompt les vœux des religieuses — Il a dit que dans un peu il ferait de tous les Français des martyrs ou des apostats, etc. » (Dupuy, Diff., Preuves, p. 102-7 ; cf. 326-346, 350-362.)


31 — page 72L’Université de Paris, les dominicains de la même ville, les mineurs de Touraine, se déclarèrent pour le roi…

En 1295, Boniface les avait affranchis de toute juridiction ecclésiastique, sans craindre le mécontentement du clergé de France. (Bulæus, III, p. 511.) Il n’avait point cessé d’ajouter à leurs privilèges. (Ibid., p. 516, 545.) — Quant à l’Université, Philippe-le-Bel l’avait gagnée par mille prévenances. (Bulæus, III, p. 542, 544.) Aussi elle le soutint dans toutes ses mesures fiscales contre le clergé. Dès le commencement de la lutte, elle se trouvait associée à sa cause par le pape lui-même : « Universitates quæ in his culpabiles fuerint, ecclesiastico supponimus interdicto. » (Bulle Clericis laïcos.) Aussi l’Université se déclare hautement pour le roi : « Appellationi Regis adhæremus supponentes nos… et Universitatem nostram protectioni divinæ et prædicti concilii generalis ac futuri veri et legitimi summi pontificis. » (Dupuy, Preuves, p. 117-118).


32 — page 74Nogaret s’était fait donner des pouvoirs illimités du roi…

« Philippus, Dei gratia… Guillelmo de Nogareto… plenam et