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HISTOIRE DE FRANCE

Philippe-le-Bel a peut-être donné lieu, par un malentendu, à la tradition relative à la femme de ce prince, Jeanne de Navarre, et à l’hôtel de Nesle. Aucun témoignage ancien n’appuie cette tradition. Voy. Bayle, article Buridan. La tradition serait toutefois moins vraisemblable encore, si l’on voulait, comme Bayle, l’appliquer à l’une des belles-filles du roi. Jeunes comme elles l’étaient, elles n’avaient pas besoin de tels moyens pour trouver des amants. Quoi qu’il en soit, Jeanne de Navarre paraît avoir été d’un caractère dur et sanguinaire. Elle était reine de son chef, et pouvait moins ménager son époux.


106 — page 169Une fois dans cette voie de crimes, toute mort passe pour empoisonnement ou maléfice, etc.

Contin. G. de Nangis, ann. 1304, 1308, 1313, 1315, 1320, p. 58, 61, 67, 68, 70, 77, 78.


107 — page 169, note 2À la mort de Clément V, etc.

« Gascones qui cum eo steterant, intenti circa sarcinas, videbantur de sepultura corporis non curare, quia diu remansit insepultum. » (Baluz., Vit. Pap. Aven., I, p. 22.)


108 — page 170Dante ne trouve pas, pour la mort de Philippe-le-Bel, de mot assez bas…

Dante, Paradiso, c. XIX :

Li si vedra il duol, che sopra Senna
Induce, falseggiando la moneta,
Quel che morra di colpo di cotenna.

Suivant plusieurs auteurs, il aurait été en effet tué à la chasse au cerf. « Il voit venir le cerf vers luy, si sacqua son espée, et ferit son cheval des esperons, et cuida ferir le cerf, et son cheval le porta encore contre un arbre, de si grand’roideur, que le bon roy cheut à terre, et fut moult durement blecé au cueur, et fut porté à Corbeil. Là, luy agreva sa maladie moult fort… » (Chronique, trad. par Sauvage, p. 110, Lyon, 1572, in-folio.)

L’historien français contemporain ne parle point de cet accident…

« Diuturna detentus infirmitate, cujus causa medicis erat incognita, non solum ipsis, sed et aliis multis multi stuporis materiam et admirationis induxit ; præsertim cum infirmitatis aut mortis periculum nec pulsus ostenderet nec urina. » (Contin. G. de Nangis, fol. 69.)