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HISTOIRE DE FRANCE

sis. » (Ibid., 609-610.) — « Ensuite elle prit un scel à une lettre qui estoit scellée dudit évêque Thierry, et par barat engigneur, l’osta de cette lettre vieille et le plaça à la nouvelle. Et a ce faire furent présens Jeanne et Marie, meschines (servantes) de ladite Divion, laquelle Marie tenoit la chandelle, et Jehanne li aidoit. » (Ibid., 598. Déposition de Martin de Nuesport.) La Divion déclara qu’elle assista seule avec la dame de Beaumont et Jeanne à l’application des sceaux « et n’y avoit à faire que elles trois tant seulement ». (Ibid., p. 611.) — De plus « pour ce que le Roy Philippe avoit accoustumé de faire ses lettres en latin », on avait demandé à un chapelain Thibaulx, de Meaux, de donner en cette langue le commencement et la fin d’une lettre de confirmation qui devait, disait-on, servir au mariage de Jean d’Artois avec la demoiselle de Leuze. (Ibid., p. 612.)

À cette époque de calligraphie, etc.

La Divion semble pourtant attacher grande importance à son œuvre ; elle faisait passer les pièces, à mesure qu’elle les fabriquait, à Robert d’Artois, « disant teles paroles : Sires vées ci copie des lettres que nous avons, gardez si elle est bonne ; et il respondoit : Si je l’avoie de cette forme, il me suffiroit. » Elle voulut même les soumettre d’abord à des experts. (Mém. Ac., X, ibid.)

Robert produisait cinquante-cinq témoins…

Archives, sect. hist., J, 439, no 2. — Ils avaient eu soin de ménager à ces témoignages un commencement de preuve par écrit, dans la fausse lettre de l’évêque d’Arras : « Desquelles lettres jou en ay une, et les autres ou traictié du mariage madame la Royne Jehanne furent par un de nos grands seigneurs gettés au feu… » (Ibid., p. 597.)

Il soutint mal ce roman, etc.

« … Et jura au Roy, mains levées vers les saints, qu’à un homme vestu de noir aussi comme l’archevêque de Rouen, il avoit baillé lesdites lettres de confirmation. » Cet homme vêtu de noir était son confesseur ; Robert les lui avait données, puis les avait reçues de ses mains ; moyennant quoi il jurait en toute sûreté de conscience. (Ibid., p. 610.)

La Divion avoua tout ainsi que les témoins…

Jacques Roudelle convint qu’on lui avait dit, que s’il déposait « ce luy vaudroit un voyage à Saint-Jacques en Gallice ». Gérard de Juvigny, « qu’il avoit rendu faux témoignage à la requeste dudit Monsieur Robert, qui venoit chiez luy si souvent, qu’il en estoit tou ennuyé. » (Ibid., 599.)

Déposition de la Divion : « … Item elle confesse que Prot sondit