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APPENDICE

clerc, de son commandement, escript toutes lesdites fausses lettres de sa main, et escript celle ou pent le scel de ladite feu comtesse o une penne d’airain, pour sa main desguizier… Item elle dit que mons. Robert assez tost après en envoya ledit Prot elle ne scet où, en quel lieu, ne en quel part, que elle avoit dit à mons. Robert, Sire, je ne say que nous faciens de cest clerc, je me doubt trop de sa contenance, car il est si paoureus que c’est merveille et que à chacune chose que il oyoit la nuit, il dit : Ay ma demoiselle, Ay Jehanne, Ay Jehanne, les sergents me viennent querre, en soy effreant et disant, Je en ay trop grand paour. Et à moy mesme a il dit plusieurs fois, tout de jours, de la grant paour qu’il en avoit, que se il est pris et mis en prison, il dira tout sans riens espargnier. Et dit que ledit mons. Robert li respondoit, Nous nous enchevirons bien. Mes elle ne scet ou il est, fors que elle croit que il est en aucuns des hébergemens des terouere audit mons. Robert. » (Archives, section hist., J, 440, no 11.) « Item elle dit que par trop de fois la dite dame Marie sagenouilla devant elle, en li priant, en plorant et adjointes mains, par tels mos, Pour dieux, damoiselle, faites tant que Monseigneur aie ces lettres que vous savez, qui li ont métier pour son droit don comté d’Artoys, et je say bien que vous le ferez bien se il vous plaist, car ce soit grand meschief s’il estoit desherité par deffaut de lettres, il ne li faut que trop pou de lettre. Le roy a dit à Madame que sil li en puet monstrer letre, ja si petite ne fet, que il delivrera la conté, et pour Dieu pensez en et en mettez Monseigneur et Madame hors de la mesaise ou il en sont. Car il sont en si grant tristesse quil n’en pueent boire, mengier, dormir ne reposer nuit ne jour. » (Archives, section hist., J, 440, no 11.)


154 — page 226Robert avait envoyé des assassins pour tuer le duc de Bourgogne…

« Les assassins vinrent jusqu’à Reims, ou ils cuidoient trouver le comte de Bar a une feste qu’il y devoit tenir pour dames ; » mais on était sur leurs traces, ils durent revenir ; ce coup manqué, Robert d’Artois se décida à venir lui-même en France. Il y passa quinze jours, et revint convaincu par les insinuations de sa femme que tout Paris serait pour lui, s’il tuait le roi. (Mém. de l’Acad., X, p. 625-6.)


155 — page 226Robert essayait d’envoûter la reine et son fils…

« Entre la S. Remy et la Toussaint de la même année 1333,