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HISTOIRE DE FRANCE

n’appartient mie à nul officier qu’il reçoive les biens d’un seigneur et d’un pays, sans rendre compte. » Quand Artevelle vit que point ne se refroidiroient ni refreneroient, il recloui (referma) la fenêtre, et s’avisa qu’il videroit par derrière, et s’en iroit en une église qui joignoit près de son hôtel étoit jà rompu et effondré par derrière, et y avoit plus de quatre cents personnes qui tous tiroient à l’avoir. Finalement il fut pris entre eux et là occis sans merci, et lui donna le coup de la mort un tellier (tisserand) qui s’appeloit Thomas Denis. Ainsi fina Artevelle, qui en son temps fut si grand maître en Flandre : poures (pauvres) gens l’amontèrent (l’élevèrent) premièrement, et méchants gens le tuèrent en la parfîn. » (Froissart, II, 254-9.)


168 — page 250Si l’on en croyait l’invraisemblable récit de Froissart, etc.

« Si singlèrent ce premier jour à l’ordonnance de Dieu, du vent, et des mariniers, et eurent assez bon exploit pour aller vers Gascogne ou le roi tendoit aller. Au tiers jour… le vent les rebouta sur les marches de Cornouailles… En ce termine eut le roi autre conseil par l’ennort et information de messire Godefroy d’Harcourt qui lui conseilla qu’il prit terre en Normandie. Et dit adonc au roi : Sire, le pays de Normandie est l’un des plus gros du monde… et trouverez en Normandie grosses villes et bastides qui point ne sont fermées, ou vos gens auront si grand profit, qu’il en vaudront mieux vingt ans après. » (Froiss., II, c. ccliv, p. 296.)


169 — page 250Le pillage de la Normandie par les Anglais…

« Et fit messire Godefroy de Harcourt conducteur de tout son ost, pourtant qu’il savoit les entrées et les issues en Normandie… Si trouvèrent le pays gras et plentureux de toutes choses, les granges pleines de blés, les maisons pleines de toutes richesses, riches bourgeois, chevaux, pourceaux, brebis, moutons, et les plus beaux bœufs du monde que on nourrit en ce pays. » (Froiss., II, p. 303.) — « Ils vinrent à Barfleur… la ville fut robée et pris or, argent et riches joyaux ; car ils en trouverent si grand foison, que garçons n’avoient cure de draps fourrés de vair. » (Ibid.) — « Et furent les Anglois de la ville de Caen seigneurs trois jours et envoyèrent par barges tout leur gain, draps, joyaux, vaisselle d’or et d’argent et toutes autres richesses dont ils avoient grand’foison jusques à leur grosse navie ; et eurent avis par grand’ délibération que leur navie à (avec) tout le conquet et leurs prisonniers ils