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HISTOIRE DE FRANCE

ennemis qui le ravageaient impunément par la faute de ceux qui s’étaient emparés du gouvernement ; il aurait déjà chassé ces ennemis s’il avait eu l’administration de la finance, mais il n’avait pas touché un denier ni une maille de tout l’argent levé par les États. — Marcel, averti de l’effet produit par ce discours, fit à son tour assembler le peuple à Saint-Jacques-de-l’Hôpital. Le duc y vint, mais ne put se faire entendre. Consac, partisan du prévôt, parla contre les officiers ; il y avait tant de mauvaises herbes, disait-il, que les bonnes ne pouvaient fructifier. L’avocat Jean de Saint-Onde, un des généraux des aides, déclara qu’une partie de l’argent avait été mal employée, et que plusieurs chevaliers, qu’il nomma, avaient reçu, par ordre du duc de Normandie, 40.000 ou 50.000 moutons d’or. « Si comme les rooles le notoient. » (Secousse, Hist. de Charles-le-Mauvais, 170.)


205 — page 311Pour encourager les bourgeois par la vue de leur nombre, etc.

« Dans la première semaine de janvier, ceulx de Paris ordonnèrent que ils auroient tous chapperons my-partis de drap rouge et pers. » Ms. « Outre ces chaperons, les partisans du prévôt portèrent encore des fermeilles d’argent mi-partiz d’esmail vermeil et asuré, au dessous avoir escript à bonne fin, en signe d’alience de vivre et morir avec ledit prévôt contre toutes personnes. » (Lettres d’abolition du 10 août 1358. Secousse, ibid., p. 163.)


206 — page 311À Paris les vivres devenaient rares et chers…

« Admirantibus de hoc et dolentibus præposito mercatorum et civibus, quod per regentem et nobiles qui circa eum erant non remediabatur, ipsum pluries adierunt exorantes… Qui optime eis facere promittebat, sed… Quinimo magis gaudere de malis insurgentibus in populis et afflictionibus, et tunc et postea Nobiles videbantur. » (Cont. G. de Nangis, p. 116.)


207 — page 313Le meurtre des conseillers du dauphin avait été probablement imposé au prévôt par Charles-le-Mauvais…

M. Perrens objecte que le roi de Navarre n’était pas à Paris, « il ne savait qu’à moitié ce qui s’y passait, au lieu que Marcel et les autres chefs de la bourgeoisie, voyant de leurs yeux les deux maréchaux à l’œuvre, et leur opposition constante à l’autorité des États, avaient de plus pressantes raisons de se venger. » (Perrens, Étienne