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HISTOIRE DE FRANCE

De piller et manger le Bonhomme,
Qui de longtemps Jacques Bonhomme
Se nomme. »

Ce couplet est-il bien ancien ? — Pour les complaintes latines, voy. Mém., collection Petitot, t. V, p. 181.


220 — page 322Marcel avait intérêt à soutenir les Jacques…

« Si Marcel était trop politique pour ne pas profiter d’une diversion si opportune, il ne pouvait ni la prévoir, puisqu’elle ne fut pas concertée, ni la provoquer, puisque, malgré l’alliance de quelques bonnes villes, il n’exerçait directement aucune action hors de Paris. Tous ses actes sont d’un homme que les événements ont surpris et qui ne songe qu’après coup à en tirer parti. « Plaise vous sçavoir, écrivait-il le 11 juillet (1358), que lesdites choses furent en Beauvoisis commencées et faictes sans nostre sceu et volenté. » On objecte qu’il avait intérêt à nier la part qu’il venait de prendre à la Jacquerie ; mais il ne la nie que pour les premiers jours. » (Perrens.) — « … Et mieuls ameriens estre mort que avoir apprové les fais par la manière qu’ils furent commencié par aucuns des gens du plat paiis de Beauvoisis, mais envoiasmes bien trois cens combatans de noz gens et lettres de credance pour euls faire désister de grans mauls qu’il faisoient, et pour ce qu’il ne voudrent désister des choses qu’il faisoient, ne encliner à nostre requeste, nos gens se départirent d’euls et de nostre commandement firent crier bien en soixante villes sur paine de perdre la teste que nuls ne tuast femmes, ne enfans de gentil homme, ne gentil femme, se il n’estoit ennemi de la bonne ville de Paris, ne ne robast, pillast, ardeist, ne abatist maisons qu’il eussent, et au temps de lors avoit en la ville de Paris, plus de mille que gentils hommes que gentils femmes et y estoit ma dame de Flandres, ma dame la royne Jehanne et ma dame d’Orliens, et à tous on ne fit que bien et honneur et encores en y a mil qui y sont venus à seurté, ne à bons gentils hommes, ne à bonnes gentils femmes qui nul mal n’ont fait au peuple, ne ne veulent faire, nous ne volons nul mal… » (Lettre d’Étienne Marcel aux bonnes villes de France et de Flandre, publiée par M. Kervyn de Lettenhove, dans les Bullet. de l’Acad. roy. de Belg., t. XX, no 9.)

Il avait profité du soulèvement pour détruire plusieurs forteresses autour de Paris…

« Quand Marcel vit les efforts intelligents de Guillaume Calle