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APPENDICE

tuer ou qu’on ne le voulait que par hasard et par accident, il y avait une facétie qui se reproduisait souvent et qui était devenue traditionnelle. On enfermait le mari dans la huche où l’on pétrit le pain, et, jetant la femme dessus comme sur un lit, on la violait. S’il y avait quelque enfant dont les cris importunaient, au moyen d’un lien très court on attachait à cet enfant un chat retenu par un de ses membres. Voyez-vous d’ici la figure de Jacques Bonhomme sortant de sa huche, blêmissant encore de rage sous cette couche de farine qui le rend grotesque et lui ôte jusqu’à la dignité de son désespoir ; le voyez-vous retrouvant sa femme et sa fille souillées, son enfant ensanglanté, dévisagé, tué quelquefois par le chat en fureur ? » (Bonnemère, Histoire des Paysans. Note de 1860.)


217 — page 321Les Jacques payèrent à leurs seigneurs un arriéré de plusieurs siècles…

« Quærentes nobiles et eorum maneria cum uxoribus et liberis exstirpare… Dominas nobiles suas vili libidine opprimebant. » (Cont. G. de Nangis, 119.)


218 — page 321Les Jacques allaient sous un capitaine, etc.

« Chaque village voulait avoir son chef, et au lieu de le prendre parmi les plus forcenés, ces paysans, qui paraissent dans l’histoire comme des bêtes fauves, s’adressaient de préférence au plus honorable, au plus considérable et souvent au plus modéré. Dans le Valois, on trouve au nombre de ces chefs Denisot Rebours, capitaine de Fresnoy ; Lambert de Hautefontaine, frère de Pierre de Demeuille, qui était président au Parlement et conseiller du duc de Normandie ; Jean Hullot d’Estaneguy, « homme de bonne fame et renommée », disent les lettres de rémission ; Jean Nerenget, curé de Gélicourt ; Colart, le meunier, gros bourgeois de la comté de Clermont ; la dame de Bethencourt, fille du seigneur de Saint-Martin le Guillart. » (Perrens, Étienne Marcel, d’après le Trésor des Chartes. 1860.)


219 — page 321Les nobles se mirent à tuer et à brûler tout dans les campagnes…

Chateaubriand, Études hist., édit. 1831, t. IV, p. 170 : « Nous avons encore les complaintes latines que l’on chantait sur les malheurs de ces temps, et ce couplet :

Jacques Bonhomme,
Cessez, cessez, gens d’armes et piétons,