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APPENDICE

venu tous les diz habitanz desdites villes aler demourer hors d’icelles sanz que aucun y soit demouré, mais sont les maisons demourées vagues et les biens qui sont ou pais perissent aus champs et aussi les autres heritages demeurent gastes, incultives et inutiles, dont très grant domage et inconveniens se pourroient ensuir, car le pais en pourroit estre desers, les villes despeupliees et la bonne ville de Remz perie laquelle des villes du plat pais se gouverne par ycelle. » (Lettres de rémission pour les habitants de Saint-Thierry, etc. : Trésor des Chartes, Reg. 86, fo 130). Voy. Perrens : « Le régent avoue, dans les lettres de rémission, que les nobles incendiaient et détruisaient des villes qui n’avaient pris aucune part à la Jacquerie, par exemple, dans la seule prévôté de Vitry, Heislemarrois, Strepey, Vitry, Bugnicourt et Dully. » (Lettres de rémission pour les habitants de Heislemarrois, etc. : Trésor des Chartes, Reg. 81, fo 122). — « Les incendies qu’ils allumèrent, dit le Continuateur de Nangis, font encore verser des larmes. »

Lire Perrens, chapitre X, sur cette réaction nobiliaire : « Les cruautés des nobles et de leurs hommes d’armes surpassèrent celles des paysans par le nombre et la durée. » Froissart parle de cent mille hommes qui auraient pris part à la Jacquerie, tandis que le Continuateur de Nangis dit six mille seulement. — La Jacquerie avait commencé le 21 mai 1358, et non en novembre 1357, comme le dit Froissart. « Le 9 juin, jour du départ de l’expédition contre Meaux, elle était déjà terminée : elle avait donc, en réalité, duré moins de trois semaines. Les représailles des nobles étaient déjà commencées le 9 juin, et au mois d’août, quand le régent rentra dans Paris, elles duraient encore : elles avaient eu pour théâtre à peu près tout le pays de langue d’Oil. » (Étienne Marcel. 1860.)


222 — page 326Combat de la porte Saint-Honoré…

Voy. dans Perrens la discussion de ce fait, si Marcel rentra en ville avant ou après le combat de la porte Saint-Honoré. « Il est probable que si Marcel était rentré avant le combat, il n’en eut la nouvelle que lorsque la lutte était terminée. » (1860.)


223 — page 329Les meurtriers de Marcel s’en allèrent éveillant le peuple, etc.

« Ceux qui le matin avaient pris les armes pour « vivre et mourir avec les chefs du peuple », déclaraient, le soir, ne s’être armés que pour ouvrir les portes au régent. En un instant, tous les