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HISTOIRE DE FRANCE

262 — page 386Il avait construit le vaste hôtel Saint-Paul…

Le séjour de l’hôtel Saint-Paul était, disait-il, favorable à sa santé. Dans ce labyrinthe de chambres qui composaient les appartements du roi, on comptait : la chambre où gist le roi, la grand’chambre de retrait, la chambre de l’estude. De plus, il y avait un jardin, un parc, une chambre des bains, une des étuves, une ou deux autres qu’on appelait chauffe-doux, un jeu de paume, des lices, une volière, une chambre pour les tourterelles, des ménageries pour les sangliers, pour les grands lions et les petits, une chambre du conseil, etc. Charles V avait renfermé dans son hôtel Saint-Paul plusieurs autres hôtels, comme ceux des abbés de Saint-Maur et de Puteymuce (petimus ; dans les environs se tenaient des scribes qui faisaient le métier d’écrire des pétitions ; par une autre corruption on l’appela Petit-Musc). Les appartements du duc d’Orléans n’étaient guère moins vastes que ceux du roi ; puis venaient dans de semblables proportions ceux du duc de Bourgogne, de Marie, d’Isabelle, de Catherine de France, des ducs et duchesses de Valois et de Bourbon, des princes et princesses du sang et de quantité d’autres seigneurs et gens de cour. Le duc d’Orléans avait un cabinet qui lui servait simplement à dire ses heures et qu’on appelait retrait où dit ses heures Monsieur Louis de France. De même quand on descendait dans les cours, on trouvait la mareschaussée, la conciergerie, la fourille, la lingerie, la pelleterie, la bouteillerie, la saucisserie, le garde-manger, la maison du four, la fauconnerie, la lavanderie, la fruiterie, l’échançonnerie, la panneterie, l’épicerie, la tapisserie, la charbonnerie, le lieu où l’on faisait l’hypocras, la pâtisserie, le bûcher, la taillerie, la cave aux vins des maisons du roi, les cuisines, les jeux de paume, les celliers, les poulaillers, etc. Les chambres étaient lambrissées du bois le plus rare ; jusque dans les chapelles il y avait des cheminées et des poêles qu’on appelait chauffe-doux. Les cheminées étaient ornées de statues colossales, selon l’usage du temps ; « celle de la chambre du roi avait de grands chevaux de pierre ; une autre était chargée de douze grosses bêtes et de treize grands prophètes. » (Félibien, I, p. 654-5.)

Le sire de La Rivière en faisait les honneurs…

« Pour maintenir sa court en honneur, le roy avoit avec luy barons de son sang et autres chevaliers duis et apris en toutes honneurs… ainsi messire Burel de La Rivière, beau chevalier, et qui certes très gracieusement, largement et joyeusement savoit