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APPENDICE

Messy, appartenant à l’un des conseillers du roy notre seigneur ès enquestes de son parlement à Paris… Quand ledict de Brie eut été licencié et maistre en ceste science de bergerie, et qu’il estoit digne de lire en la rue au Feurre (la rue du Fouarre, où étaient les écoles) auprès la crèche aulx veaux, ou soubz l’ombre d’ung ormel ou tilleul, derrière les brebis, lors vint demourer au Palais-Royal, en l’hostel de Messire Arnoul de Grantpont, trésorier de la Sainte-Chapelle royale à Paris… — Premièrement, les aigniaux qui sont jeunes et tendres doivent estre traitez amyablement et sans violence, et ne les doit-on pas férir ne chastier de verges, de bastons », etc. — Lorsque l’on coupe les agneaux : « Doit lors le berger estre sans péché, et est bon de soi confesser », etc., etc. — Ce charmant petit livre n’a pas été réimprimé, que je sache, depuis le seizième siècle. J’en connais deux éditions, toutes deux de Paris ; l’une porte la date de 1542 (Bibl. de l’Arsenal), l’autre n’a pas d’indication d’année (Bibl. royale, S. 880).

Le passage suivant a bien l’air d’être écrit par un homme de robe : « Ils estoient (les agneaux) sous âge et mineurs d’ans ; et pour ce que ledit Jehan n’est pas noble, et que il ne lui appartenoit pas de lignage, il n’en put avoir le bail, mais il en eut la garde, gouvernement et administration, quant à la nourriture. »


276 — page 411L’épopée des faits et gestes de Duguesclin…

… Le prévost d’Avignon
Vint droit à Villenove, où la chevalerie
De Bertran et des siens estoit adonc logie.
I la dit à Bertran que point ne le detrie :
Sire, l’avoir est prest, je vous acertefie,
Et la solution séelée et fournie,
Come Jeshu donna le fils sainte Marie
À Marie-Magdalaine qui fut Jhesu amie.
Et Bertran li a dit : Beau sire, je vous prie,
Dont vint ycilz avoirs, ne me le celez mie ?
La pris li Aposteles en sa thresorerie ?
Nanil, Sire, dit-il, mais la debte est paie
Du commun d’Avignon, à chascun sa partie.
Dit Bertran Du Guesclin : Prévost, je vous afie,
Jà n’en arons deniers en jour de notre vie,
Se ce n’est de l’avoir venant de la clergie,
Et volons que tuit cil qui la taille ont paiée,
Aient tout lor argent, sans prendre une maillie.
Sire, dit li prévos, Dieu vous doient bonne vie !
La pour gent arez forment esleessie (réjouie).