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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/124

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HISTOIRE DE FRANCE

nombre des assesseurs varie à chaque séance[1]; quelques-uns s’en vont, d’autres viennent. Le lieu des interrogatoires varie de même ; l’accusée, interrogée d’abord dans la salle du château de Rouen, l’est maintenant dans la prison, Cauchon, « pour ne pas fatiguer les autres », y menait seulement deux assesseurs et deux témoins (du 10 au 17 mars). Ce qui peut-être l’enhardit à procéder ainsi à huis clos, c’est que désormais il était sûr de l’appui de l’inquisition ; le vicaire avait enfin reçu de l’inquisiteur général de France l’autorisation de juger avec l’évèque (12 mars).

Dans ces nouveaux interrogatoires, on insiste seulement sur quelques points indiqués d’avance par Cauchon.

Les voix lui ont-elles commandé cette sortie de Compiègne où elle fut prise ? — Elle ne répond pas directement : « Les saintes m’avaient bien dit que je serais prise avant la Saint-Jean, qu’il fallait qu’il fût ainsi fait, que je ne devais pas m’étonner, mais prendre tout en gré, et que Dieu m’aiderait... Puisqu’il a plu ainsi à Dieu, c’est pour le mieux que j’aie été prise. »

« Croyez-vous avoir bien fait de partir sans la permission de vos père et mère ? ne doit-on pas honorer père et mère ? — Ils m’ont pardonné. — Pensiez-vous donc ne point pécher, en agissant ainsi ? — Dieu le

1. « Au premier interrogatoire, trente-neuf assesseurs ; au second interrogatoire du 22 février, quarante-sept ; le 24, quarante ; le 27, cinquante-trois ; le 3 mars, trcnle-huit, etc. » (Notices des mss.)

  1. « Au premier interrogatoire, trente-neuf assesseurs ; au second interrogatoire du 22 février, quarante-sept ; le 24, quarante ; le 27, cinquante-trois ; le 3 mars, trente-huit, etc. » (Notices des mss.)