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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/205

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DISCORDES DE L’ANGLETERRE. — ÉTAT DE LA FRANCE

imposerait à tant d’hommes audacieux le respect et l’obéissance ? Avec quelles forces réprimerait-il ces écorcheurs des campagnes, ces terribles petits rois de châteaux ? C’étaient ses propres capitaines[1], c’était avec eux et par eux qu’il faisait la guerre aux Anglais.


    revêtu de son manteau ; le plus souvent il n’avait qu’une veste courte de drap vert, et l’on était choqué de lui voir des jambes si menues, avec de gros genoux. (Amelgard.)

  1. Ils se disaient toujours capitaines du roi, mais ils se moquaient de ses ordres. Nous voyons dans Monstrelet le meilleur peut-être de ces capitaines, La Hire, prendre en trahison un seigneur qui l’a reçu et hébergé chez lui ; le roi a beau intervenir ; il faut que le pauvre homme se ruine pour se racheter. (Ann. 1434.)

    Plusieurs de ces capitaines d'écorcheurs ont laissé un long souvenir dans la mémoire du peuple. Le Gascon La Hire a donné son nom au valet de cœur. L’Anglais Matthew Gough, que les chroniqueurs appellent Mathago, est resté, je crois, dans certaines provinces, comme marionnette et épouvantail d’enfants. L’histoire du Breton Retz, fort adoucie, a fourni la matière d’un conte ; de plus (pour l’honneur de la famille ou du pays ?), on a substitué à son nom celui du partisan anglais Blue barb.