chester, une reine toute jeune, un roi dont la sainteté semblait simplicité d’esprit. Les alarmes croissant, un Parlement fut convoqué, et le peuple requis de prendre les armes et de veiller à la sûreté du roi. Le Parlement fut ouvert par un sermon de l’archevêque de Cantorbéry et du chancelier, évêque de Chichester, sur la paix et le bon conseil ; le lendemain Glocester fut arrêté (11 février) ; on répandit qu’il voulait tuer le roi pour délivrer sa femme. Peu de jours après, le prisonnier mourut (23 février). Sa mort ne fut ni subite ni imprévue ; elle avait été préparée par une maladie de quelques jours[1]. Depuis longtemps d’ailleurs il était loin d’être en bonne santé, si nous en croyons un livre écrit plusieurs années auparavant par son médecin[2]. Toute l’Angleterre n’en resta pas moins convaincue qu’il avait péri de mort violente. On arrangeait ainsi le roman : la reine avait pour amant Suffolk (un amant de cinquante ou soixante ans pour une reine de dix-sept !), tous deux s’étaient entendus avec le cardinal ; le soir, Glocester se portait à merveille ; le matin il était mort[3] !… Comment avait-il été tué ? Ici
- ↑ App. 106.
- ↑ Dans ce curieux ouvrage que le médecin adresse au duc, il lui décrit avec les plus grands détails l’état où se trouvent les divers organes de Sa Grâce. Il n’en compte pas moins de sept qui sont fort altérés : le cerveau, la poitrine, le foie, la rate, les nerfs, les reins et genitalia. Il observe, entre autre choses, que le noble malade est épuisé par l’usage immodéré des plaisirs de l’amour, qu’il a le flux de ventre une fois par mois, etc. Quand même on supposerait que le médecin a voulu effrayer, pour obtenir un peu plus de sobriété et de modération, cet inventaire d’infirmités, de maladies naissantes, même réduit de moitié, serait encore peu rassurant. (Hearne.)
- ↑ « Vespere sospes et incolumis, mane (proh dolor !) mortuus elatus est et ostensus. »