Histoire de France (Jules Michelet)/édition 1893/Tome 5 - Appendice

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Œuvres complètes de J. Michelet
(Histoire de Francep. 363-376).

APPENDICE




1 — page 2Le premier manuscrit de l’Imitation…

De Imitatione Christi, ed. Gence, 1826, descriptio codicum mss., p. xiii. M. Gence regarde le ms. de Mœlck, 1421, comme le plus ancien. M. Hase pense que le ms. de Grandmont pourrait être de la fin du quatorzième siècle. (Bibl. royale, fonds de Saint-Germain, no 837.)

Deux mille éditions latines, etc.

Nul doute qu’il n’y ait un plus grand nombre de traductions et d’éditions ; j’indique seulement ici le nombre de celles qui sont venues à la connaissance d’un de nos plus savants bibliographes : Barbier, Dissertation sur soixante traductions françaises, etc., p. 254 (1812). M. Gence a recueilli l’indication d’un grand nombre d’éditions dans les archives italiennes (Catalogues de la congrégation de l’Index), à l’époque où ces archives furent transférées à Paris. — Parmi les traducteurs de l’Imitation, on trouve avec surprise deux noms, Corneille et Lamennais. Le génie héroïque et polémique n’avait rien à voir avec le livre de la paix et de l’humilité.

Les Français y montrent des gallicismes…

De Imitatione, ed. Gence, index grammaticus.

Les Italiens des italianismes…

M. Gregory en cite quelques-uns ; il est vrai que plusieurs de ces mots ne sont pas spécialement des italianismes, mais des mots communs à toutes les langues néo-latines. (Gregory, Mémoire sur le véritable auteur de l’Imitation, publié par M. Lanjuinais, in-12 (1827), p. 23-24.)

Les Allemands des germanismes…

Schmidt, Essai sur Gerson, 1839, p. 122 ; Gieseler, Lehrbuch, II, iv, 348.

Les prêtres la réclament pour Gerson…

Si l’on veut que l’auteur ou le dernier rédacteur de l’Imitation soit le plus grand homme du quinzième siècle, ce sera certainement Gerson. Le vénérable M. Gence a voué sa vie à la défense de cette thèse. Pour la soutenir, il faut supposer que le goût de Gerson a fort changé dans sa retraite de Lyon. Le livre De Parvulis ad Christum trahendis, la Consolatio theologiæ, qui sont pourtant de cette époque, sont généralement écrits dans la forme pédantesque du temps. Dans quelques-uns de ses sermons et opuscules français, surtout dans celui qu’il adresse à ses sœurs, on trouve un tour vif et simple qui ne serait pas indigne de l’auteur de l’Imitation. Toutefois, même dans ce dernier opuscule, il y a encore de la subtilité et du mauvais goût. Il dit, au sujet de l’Annonciation, que la Vierge « ferma la portière de discrétion » etc. (Gerson, t. III, p. 810-841.)

Les chanoines réguliers pour Thomas de Kempen…

Thomas de Kempen a pour lui le témoignage de ses trois compatriotes, Jean Busch, Pierre Schott et Jean Trittenheim, tous trois du quinzième siècle. Il semble pourtant bien difficile que ce laborieux copiste se soit élevé si haut ; son Soliloquium animæ ne donne pas lieu de le croire. « Le Christ, dit-il, m’a pris sur ses épaules, m’a enseigné comme une mère, me cassant les noix spirituelles et me les mettant dans la bouche. » Ce luxe d’images (et quelles images !) est peu digne, comme l’observe très bien M. Faugère, de l’homme qui aurait écrit l’Imitation. (Éloge de Gerson (1838), p. 80.)

Les moines pour un certain Gersen…

Le prétendu Gersen a été créé par les bénédictins du dix-septième siècle, et accueilli par Rome en haine de Gerson. M. Gregory a dépensé beaucoup d’esprit à lui donner un souffle d’existence. Il avance l’ingénieuse hypothèse que l’Imitation, dans sa première ébauche, a dû être un programme d’école ; je crois qu’elle serait plutôt sortie d’un manuel monastique. M. Daunou a montré jusqu’à l’évidence la faiblesse du système de M. Gregory (Journal des savants, déc. 1826, octob. et nov. 1827). L’unique pièce sur laquelle il s’appuie, le ms. d’Arona, est du quinzième siècle et non du treizième, au jugement de deux excellents paléographes, M. Daunon et M. Hase.

Il s’y trouve des passages de tous les saints, etc.

M. Gence va chercher dans tous les auteurs sacrés et profanes les passages qui peuvent avoir un rapport, même éloigné, avec les paroles de l’Imitation ; il risque de faire tort à son livre chéri, en faisant croire que ce n’est qu’un centon. — Suarez pense que les trois premiers livres sont de Jean de Verceil, d’Ubertino de Casal, de Pietro Renalutio ; Gerson aurait ajouté le quatrième livre, et Thomas de Kempen aurait mis le tout en ordre. Cet éclectisme est fort arbitraire. La seule chose spécieuse que j’y trouve, c’est que le quatrième livre, d’une tendance bien plus sacerdotale que les trois autres, pourrait fort bien ne pas être de la même main. (J. M. Suarez, Conjectura de Imitatione, 1667, in-4o, Romæ.)

L’auteur c’est le Saint-Esprit…

Voy. aussi dans l’édition de M. Gence (p. liii) la note spirituelle et paradoxale qu’il a tirée d’un ms. de l’abbé Mercier de Saint-Léger.

Ce livre a été préparé dans des siècles antérieurs…

« Il y avait, au moyen âge, deux existences : l’une guerrière et l’autre monacale. D’une part, le camp et la guerre ; de l’autre, l’oraison et le cloître. La classe guerrière a eu son expression dans les épopées chevaleresques ; celle qui veillait dans les cloîtres a eu besoin de s’exprimer aussi ; il lui a fallu dire ses effusions rêveuses, les tristesses de la solitude tempérée par la religion ; et qui sait si l’Imitation n’a pas été l’épopée intérieure de la vie monastique, si elle ne s’est pas formée peu à peu, si elle n’a pas été suspendue et reprise, si elle n’a pas été enfin l’œuvre collective que le monachisme du moyen âge nous a léguée comme sa pensée la plus profonde et son monument le plus glorieux ? » Telle est l’opinion que M. Ampère a exprimée dans son cours. Je suis heureux de me rencontrer avec mon ingénieux ami. J’ajoute seulement que cette épopée monastique me paraît n’avoir pu se terminer qu’au quatorzième ou au quinzième siècle.


2 — page 4Le franciscain Ubertino de Casal, Ludolph, et même Tauler, etc.

Rien n’est moins judicieux, plus puéril même, que la manière dont Ubertino veut interpréter l’Évangile. « Le bœuf, dit-il, signifie que nous devons ruminer ce que le Christ a fait pour nous, l’âne », etc. (Arbor crucifixi Jesu, lib. III, c. iii.) — Tauler lui-même, qui écrit plus tard, tombe encore dans ces explications ridicules : « Via per sinistri pedis vulnus est sitibunda nostræ sensualitatis mortificatio. » (Tauler, éd. Coloniæ, p. 809.) — Quant à Ludolph, il surcharge l’Évangile d’embellissements romanesques qui n’ont rien d’édifiant, il donne le portrait de Jésus-Christ : « Il avoit les cheveulx à la manière d’une noys de couldre moult meure, en tirant sur le vert et le noir à la couleur de la mer, crespés et jusques aux oreilles pendans et sur les espales ventilans ; ou meillieu de son chief deux partyes de cheveulx en la manière des Nazareez, ayant le fronc plain et moult plaisant, la face sans fronce, playes et tache, et modérément rouge, et le nez compétament long, et sa bouche convenablement large sans aucune reprehension ; non longue barbe, mais assez et de la couleur des cheveulx, et au menton fourcheue, le regard simple et mortiffié, les yeux clercs. Estoit terrible en reprenant, et en admonestant doulx et amyable, joyeulx ; en regardant, toute greveté. Il a ploré aulcuneffois, mais jamais ne rist… En parler puissant et raisonnable, peu de parolles et bien attrempées, et en toutes choses bien composées. » (Ludolphus, Vita Christi, trad. par Guill. le Menand, éd. 1521, in-folio, fol. 7.)


3 — page 5L’âme ne demande qu’à périr en soi, etc.

Sur cette tendance de l’âme à se perdre en Dieu, et sur la nécessité d’y remédier, voy. saint Bonaventure, Stimuli amoris, p. 242, et Ruysbrock, De Ornatu spiritualium nuptiarum, lib. II, p. 333.


4 — page 7Cet entretien a lieu sur les ruines du monde…

L’ébauche grandiose de Grainville semble promettre dans son titre le développement de cette situation dramatique ; elle ne tient pas parole, et elle ne le pouvait. Cette épopée matérialiste est bien moins Le dernier homme que La mort du globe. Voy. sur la vie de Grainville le bel article de Ch. Nodier, Dict. de la Conversation, t. XXXI.


5 — page 9Le style de la Consolation internelle, etc.

Le rythme me paraît être généralement le même que celui de Gerson dans ses sermons français. Je le croirais volontiers l’auteur, non de l’Imitation, mais de la Consolation.


6 — page 9, note 3Le latin est loin de cette noble confiance, etc.

Imitatio, lib. III, c. xxi, fol. 56-57, éd. Gence. Internelle consolacion, livre II, c. xxvi, fol. 56-57, éd. 1520, in-12. — Cette édition de la Consolation, qui me paraît être une réimpression de l’in-4o sans date, est la plus moderne qu’on puisse lire ; celle de 1522 est déjà gâtée pour le style et pour l’orthographe. Il est à souhaiter qu’on reproduise enfin ce beau livre dans sa forme originale, en supprimant les gloses qui, d’édition en édition, ont été mêlées au texte. M. Onésime Leroy a trouvé à Valenciennes un ms. important de la Consolation. (Onés. Leroy, Études sur les mystères et sur les ms. de Gerson, 1837, Paris.)


7 — page 10, note 3Mêmes plaintes dans Clémengis…

« Surrexerunt scriptores, quos cursores vocant, qui rapido juxta nomen cursu properantes, nec per membra curant orationem discernere, nec pleni aut imperfecti sensus notas apponere, sed in uno impetu, velut ii qui in stadio currunt… ut vix antequam ad metam veniant, pausam faciant… Oro ne per cursorios istos, ut ita dicam, broddiatores id describi facias. » (Nic. Clemeng. Epist., t. II, p. 306.)

Le roi défend aux notaires les abréviations…

« Non apponant abbreviationes… ; cartularia sua faciant in bono papyro, etc. » (Ordonnances, t. I, p. 417, jul. 1304.)


8 — page 12, note 3En littérature, les Français, etc.

Nic. Clemeng., t. II, p. 277, epist. 96. — Au reste, j’ai dit ailleurs plus au long ce que je pensais de notre langue et de notre littérature. (Origines du droit, Introduction.)


9 — page 18Les Écossais battus à Crevant…

Voy. sur la messe de la victoire fondée à Auxerre et sur le bizarre privilège accordé à la maison de Chastellux : Lebeuf, Histoire d’Auxerre, t. II, p. 283 ; Millin, Voyage, t. I, p. 163 ; Michelet, Origines du droit.


10 — page 18Jacqueline, qui était une belle jeune femme, ne se résigna pas…

Lire le charmant récit, un peu long, il est vrai, un peu romanesque, de Chastellain, ch. lxiv, p. 69-71 (éd. Buchon, 1836).

Page 18, note 1 — Elle dit gaiement à Glocester, etc.

Voy. Vossius, Annal. Holl., lib. XIX, p. 528. Dujardin et Sellius, t. III, p. 426.


11 — page 19 et note 2Bedford offrit une possession inestimable, etc.

« Donnons, transportons et délaissons les villes, chasteaulx et chastellenies de Péronne, Roye et Mondidier… la ville, cité et bailliage de Tournay, Tournesis, Saint-Amand et Mortagne. » (Archives, Trésor des chartes, J, 249, nos 12 et 13, septembre 1423). — L’histoire de la république de Tournay est encore à faire. Voy. Archives, Trésor des chartes, J, 528-607, et Bibl. royale, mss. Collection d’Esnans, vol. C.

Bedford avait engagé sa frontière de l’est, etc.

Le duc s’engage à restituer, « au cas que, dans ledit temps de deux ans, il ne fasse apparoir des sommes que ledit Roy lui doit. » (Archives, Trésor des chartes, J, 247, juin 1424.)


12 — page 23 et note 3Le duc de Lorraine, Charles-le-Hardi, etc.

Voir l’historiette que Juvénal rapporte à la gloire de son père, l’avocat général, et à la honte des ducs de Bourgogne et de Lorraine. (Juvénal des Ursins, p. 247.)


13 — page 25En France, Bedford ne pouvait tirer d’argent, etc.

« Dix mille marcs promis aux garnisons anglaises de Picardie et de Calais, à prendre sur la rançon du roi d’Écosse, sur le droit des laines, etc. » (Bibl. royale, mss. Bréquigny 58, ann. 1426, 25 juillet.)

Pour attirer et retenir les grands seigneurs anglais, etc.

M. Berriat-Saint-Prix (Hist. de Jeanne d’Arc, p. 159) a fait dans le Trésor des chartes le relevé des dons de terres, de rentes, etc., que le duc de Bedford fit en quelques années aux seigneurs anglais, à Warwick, Salisbury, Talbot, Arundel, Suffolk. Bedford ne s’oubliait pas lui-même. (Archives, Trésor des chartes, Registres, 173-175.)


14 — page 25Le plan qu’un savant ingénieur a tracé de ces travaux…

Histoire du siège d’Orléans, par M. Jollois, ingénieur en chef des ponts et chaussées (1833, in-folio, Orléans), p. 24-40. Voy. surtout les cartes et plans.

Page 27 — Les bourgeois consentirent à laisser brûler leurs faubourgs…

L’Histoire et Discours au vray du siège, etc., Orléans, 1600, p. 920.

Page 28 — Un jour que le général en chef Salisbury, etc.

Croniques de France dictes de Saint-Denis, imp. à Paris, par Anthoine Verard, 1493, III, 143. Grafton, p. 531.


15 — page 33Le receveur général n’avait pas quatre écus en caisse…

« Nisi quatuor scuta. » (Déposition de la veuve du receveur, Marguerite la Touroulde, Procès ms. de la Pucelle, Révision.)

Le roi qui fit dîner La Hire avec lui, etc.

Vigiles de Charles VII, par Martial de Paris. Cette chronique rimée était, dit-on, devenue si populaire, qu’on la chantait même dans les campagnes.

La situation désespérée de Charles VII est prouvée, etc.

Traité du 10 novembre 1428. (Barante, t. V, p. 256, 3e édition.) Dupuy affirme que le comté de Saintonge fut donné au roi d’Écosse et à ses hoirs mâles, à tenir en hommage et pairie de France. (Bibl. royale, ms. Dupuy, 337, nov. 1428.)


16 — page 34Les villes voisines envoyèrent des vivres à Orléans, etc.

M. Jollois (p. 52) a donné les reçus (Archives de la ville d’Orléans, comptes de la commune, ann. 1428-1429.)


17 — page 34Il n’était pas d’homme qui n’eût chanté dans son enfance, etc.

« Cantilenas lugubres super morte dolorosa et a proditoribus nephandis proditorie perpetrata… » (Religieux de Saint-Denis, ms., folio 878.) — Il est vrai qu’on fit aussi des complaintes sur la mort du duc de Bourgogne. Nous lisons dans une lettre de grâce qu’un chanoine de Reims, trouvant une de ces complaintes à la suite d’une généalogie d’Henri VI, s’était emporté, avait tiré son couteau et coupé les vers ; le roi lui pardonne à condition qu’il fera faire en expiation « deux tableaux plus beaux, lesquels seront attachés à crampons de fer, l’un en la ville de Reims, et l’autre en l’échevinage d’icelle. » (Archives, Trésor des chartes, Registre clxxiii, 676, ann. 1427.)


18 — page 36Les Anglais, avec tous leurs beaux semblants d’égards pour l’Église, etc.

Le gouvernement anglais était fort dur. Nous le voyons par les grâces même qu’il accorde. Grâce à un maître d’école d’une amende de 32 écus d’or, qu’il a encourue pour avoir élevé le fils d’un Armagnac (Archives, Trésor des chartes, J, Registre clxxiii, 19, 1424). Lettres de pardon à un religieux qui a soigné un Armagnac blessé (Ibid., 692, 1427), à un écolier qui a étudié le droit à Angers (Ibid., 689), à deux frères qui ont été visités par un homme d’armes Armagnac ; il était entré chez eux par la fenêtre pour les maltraiter (Ibid., Registre clxxv, 197, 1432). Grâce de la vie à un maçon de Rouen qui a dit que si le dauphin reprenait la ville, il y avait moyen d’empêcher les Anglais du château de faire des sorties (Archives, Trésor des chartes, Registre clxxiv, 14, 1424).


19 — page 39À Paris, un frère Richard, etc.

Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 119-122. D’Artigny, Voltaire et Beaumarchais ont cru que ce Richard pouvait avoir endoctriné Jeanne Darc. Voy. la réfutation péremptoire de M. Berriat-Saint-Prix, dans son Histoire de la Pucelle, p. 242-3.

Le carme breton Conecta, etc.

Meyer, Annales Rerum Flandricarum, f. 271 verso.

Une Pierrette bretonne…

« De Bretaigne bretonnant. » (Journal du Bourgeois de Paris, t. XV, p. 134, 1430.)

Une Marie d’Avignon…

Notices des mss., t. III, p. 347.

Une Catherine de La Rochelle…

Procès, éd. Buchon, 1827, p. 87.

Un petit berger, que Xaintrailles, etc.

Journal du Bourgeois, t. XV, p. 411, 1430 ; Jean Chartier, p. 47.


20 — page 41Dom-Remy était un domaine de l’abbaye de Saint-Remy de Reims…

Un diplôme de 1090 compte Dom-Remy-la-Pucelle parmi les propriétés de l’abbaye. (M. Varin, Archives administratives de Reims, p. 242.) Depuis, cette propriété fut aliénée ; mais la cure du village semble être restée longtemps à la nomination du monastère de Saint-Remy (M. Varin, d’après D. Martel, Hist. ms. de Reims).

Nos grandes abbayes avaient des possessions bien plus éloignées, etc.

Voy., entre autres ouvrages, la savante introduction de M. Varin, Archives de Reims, p. xxiii-xxiv.


21 — page 42Jeanne était fille d’un laboureur…

On voit encore aujourd’hui, au-dessus de la porte de la chaumière qu’habita Jeanne Darc, trois écussons sculptés : celui de Louis XI, qui fit embellir la chaumière ; celui qui fut donné sans doute à l’un des frères de la Pucelle avec le surnom de Du Lis ; et un troisième écusson qui porte une étoile et trois socs de charrue pour exprimer la mission de la Pucelle et l’humble condition de ses parents. (Vallet, Mémoire adressé à l’Institut historique, sur le nom de famille de la Pucelle.)


22 — page 43 et note 2Ses pieux parents lui donnèrent le nom plus élevé de Saint-Jean…

Le choix du nom a une singulière importance dans tous les âges religieux (voy. mes Origines du droit), à plus forte raison chez les chrétiens du moyen âge, qui plaçaient l’enfant sous le patronage du saint dont il portait le nom. J’ai parlé déjà au tome II (Tableau de la France) du nom de Jean, et au tome IV de l’opposition de Jean et de Jacques.


23 — page 47 et note 1C’était une pucelle des Marches de Lorraine qui devait sauver le royaume…

« Quod debebat venire puella ex quodam nemore canuto ex partibus Lotharingiæ. » (Déposit. du premier témoin de l’enquête de Rouen. Notices des mss., t. III, p. 347.)


24 — page 52Baudricourt envoya demander l’autorisation du roi…

Comparer sur ce point important Lebrun et Laverdy.

Néanmoins il l’encouragea…

Chronique de Lorraine, ap. D. Calmet, Preuves, t. II, p. vi.


25 — p. 54Elle déclara qu’elle avait dix-neuf ans ou environ…

Procès, interrog. du 21 février 1431, p. 54, éd. 1827. Vingt témoins déposèrent dans le même sens. Voy. le résumé de tous les témoignages dans M. Berriat-Saint-Prix, p. 178-179.

C’était une belle fille…

Dépositions, Notices des mss., t. III, p. 373. M. Lebrun des Charmettes voudrait en faire une beauté accomplie. L’Anglais Grafton, au contraire, dans son amusante fureur, dit : « Elle était si laide qu’elle n’eut pas grand mal à rester pucelle (because of her foule face). » (Grafton, p. 534.) — Le portrait de Jeanne Darc qu’on trouve à la marge d’une copie du Procès, n’est qu’un griffonnage du greffier. Voy. le fac-similé des mss. de la Bibliothèque royale, dans la seconde édition de M. Guido Goerres, Die Jungfrau von Orleans, 1841.

Assez grande de taille, etc.

Philippus Bergam. De Claris Mulieribus, cap. clvii ; d’après un seigneur italien qui avait vu la Pucelle à la cour de Charles VII. (Ibid., p. 369.)


26 — page 55, note 2Selon un récit moins ancien, etc.

Sala, Exemples de la hardiesse, ms. français de la Bibl. royale, no 180. (Lebrun, t. I, p. 180-183.)

Il semble résulter des réponses de la Pucelle, etc.

Procès, p. 77, 91-95, 102-106, éd. 1827.


27 — page 58 et note 2Cette lettre et les autres que la Pucelle a dictées, etc.

Voy. ces lettre dans Buchon, de Barante, Lebrun, etc.

On reçut même réponse de l’archevêque d’Embrun, etc.

Lenglet du Fresnoy, d’après le ms. de Jacques Gelu, De Puella Aurelianensi, mss. lat. Bibl. Regiæ, no 6199.


28 — page 58Les docteurs ne sachant que dire, les dames décidèrent…

« Fut icelle Pucelle baillée à la royne de Cecile, etc. » (Notices des mss., t. III, p. 351.)


29 — page 60Les Anglais étaient divisés dans une douzaine de bastilles, etc.

Monstrelet exagère au hasard ; il dit soixante bastilles ; il porte à sept ou huit mille hommes les Anglais tués dans les bastilles du sud, etc.


30 — page 71Le vertige prit les Anglais, etc.

Selon la tradition orléanaise, conservée par Le Maire (Histoire d’Orléans), ce serait en mémoire de cette apparition que Louis XI aurait institué l’ordre de Saint-Michel, avec la devise : « Immensi tremor Oceani. » Néanmoins Louis XI n’en dit rien dans l’ordonnance de fondation. Cette devise se rapporte sans doute uniquement au célèbre pèlerinage : In periculo maris.


31 — page 71, note 3Le jour de la délivrance resta une fête pour Orléans, etc.

Polluche, Essais hist. sur Orléans, remarque 77, Lebrun des Charmettes, II, 128.

Six jours après le siège, Gerson, etc.

Il n’est pas sûr que ce pamphlet soit de Gerson. (Gersonii Opera, IV, 859.)

Christine de Pisan écrivit aussi, etc.

« Je Christine, qui ay plouré XI ans en l’abbaye close, etc. » (Raimond Thomassy, Essai sur les écrits de Christine de Pisan, p. xlii.)

Plusieurs traités furent publiés, etc.

Henrici de Gorckheim, Prop. libr. duo, in Sibylla Francica, ed. Goldast., 1606. Voy. les autres auteurs cités par Lebrun, II, 325 et III, 7-9, 72.


32 — page 73Le connétable de Richemont vint avec ses Bretons, etc.

Tout cela est fort long dans le Panégyrique de Richemont, par Guillaume Gruel. (Collection Petitot, t. VIII.)


33 — page 74, note 1Falstoff s’enfuit et fut dégradé, etc.

Voy. Grafton et le Mémoire curieux que M. Berbrager prépare pour réhabiliter Falstoff.


34 — page 77Sacre de Charles VII, conformément au rituel antique…

Voy. Varin, Archives de Reims et mes Origines du droit.

Puis il alla à Saint-Marcou toucher les écrouelles…

Un anonyme du douzième siècle parle déjà de ce don transmis à nos rois par S. Marculphe. (Acta SS. ord. S. Bened., ed. Mabillon, t. VI). M. de Reiffenberg donne la liste des auteurs qui en ont fait mention. (Notes de son édition de Barante, t. IV, p. 261.)


35 — page 80L’entrée d’Henri VI ne put être écrite avec quelque détail sur les registres…

« Ob defectum pergameni et eclipsim justitiæ. » (Registre du Parlement, cité dans la préface du t. XIII des Ordonnances, p. lxvii.) — « Pour escripre les plaidoieries et les arretz… plusieurs fois a convenu par nécessité… que les greffiers… à leurs despens aient acheté et paié le parchemin. » (Archives, Registres du Parlement, samedi xxe jour de janvier 1431.


36 — page 81Winchester réduisait à rien le protecteur…

Cette royauté des évêques se marque fortement dans un fait très peu connu. Les francs-maçons avaient été signalés dans un statut de la troisième année d’Henri VI comme formant des associations contraires aux lois, leurs chapitres annuels défendus, etc. En 1429, lorsque l’influence du Protecteur Glocester fut annulée par celle de son oncle, le cardinal, nous voyons l’archevêque de Cantorbéry former une loge de francs-maçons et s’en déclarer le chef. (The early History of free masonry in England, by James Orchard Halliwell (1840, London), p. 95.)


37 — page 88Le comte d’Armagnac écrivit à la Pucelle de décider lequel des papes il fallait suivre…

Dans Berriat-Saint-Prix, p. 357, et dans Buchon, p. 539, édition de 1838.


38 — page 90Prisonnière de guerre… qu’avait-elle à craindre ?…

Voy. ce que j’ai dit plus haut sur l’influence des femmes au moyen âge, sur Héloïse, sur Blanche de Castille, sur Laure, etc., et particulièrement le discours lu à l’Institut : Sur l’Éducation des femmes et sur les écoles de religieuses dans les âges chrétiens (mai 1838).

Le maréchal de Boucicaut venait de fonder un ordre, etc.

« Font à sçavoir les treize chevaliers compaignons, portans en leur devise l’escu verd à la Dame blanche, premièrement, pourceque tout chevalier est tenu de droict de vouloir garder et défendre l’honneur, l’estat, les biens, la renommée et la louange de toutes dames et damoiselles, etc. » (Livre des Faicts du maréchal de Boucicaut.)


39 — page 91, note 3Jacqueline de Flandre…

Reiffenberg, notes sur Barante, IV, 396. Voir les Archives du Nord de la France, t. IV, 1re livraison, d’après un ms. de la Bibl. de l’université de Louvain, et le travail que prépare M. Van Ertborn. — Le 1er décembre 1434, Jacqueline fit exposer les causes de nullité de son mariage avec le duc de Brabant : « Doudit mariage et alliance sentoit sa conscience bléchie, se estoit confiessée et l’en avoit estet baillie absolution, moyennant XII ct. couronnes à donner en amonsnes et en penance de corps que elle avoit accomplit. » (Particularités curieuses sur Jacqueline de Bavière, p. 76, in-8o, Mons, 1838.)

La fameuse comtesse qui mit au monde trois cent soixante-cinq enfants…

Art de vérifier les dates, Hollande, ann. 1276, III, 184.

Un comte de Clèves a soixante-trois bâtards…

Ibid., Clèves, III, 184. La partie relative aux Pays-Bas est, comme on le sait maintenant, du chanoine Ernst, le savant auteur de l’Histoire du Limbourg, récemment éditée par M. Laveleye (Liège, 1837).

Jean de Bourgogne, évêque de Cambrai, etc.

Reiffenberg, Histoire de la Toison d’or, p. xxv de l’introduction.

Philippe-le-Bon et ses bâtards…

Voy. particulièrement Archives de Lille, Chambre des comptes, inventaire, t. VIII.

… et ses femmes et ses maîtresses…

Reiffenberg, Histoire de la Toison d’or, Introd., p. xxv.


40 — page 94Interminables bombances…

La fête des mangeurs et buveurs a été célébrée encore cette année (1841) à Dilbeck et Zelick. On y donne en prix une dent d’argent au meilleur mangeur, un robinet d’argent au meilleur buveur.


41 — page 96Philippe-le-Bon immola les droits de ses pupilles…

Sur la spoliation de la maison de Nevers, voy. surtout Bibl. royale, mss., fonds Saint-Victor, no 1080, fol. 53-96.


42 — page 98Winchester avait lancé une ordonnance…

« Contra terrificatos incantationibus Puellæ. » (Rymer, 2 mai, 12 décembre 1430.)


43 — page 98, note 3Un chroniqueur assure que le couronnement se fit à ses frais…

« … Magnificis suis sumtibus in regem Franciæ… coronari. » (Hist. Croyland. contin., apud Gale, Angl. Script., I, 516.)


44 — page 99Lord Warwick, gouverneur d’Henri…

Le petit Henri VI dit dans son ordonnance : Nous avons choisi le comte de Warwick… « ad nos erudiendum… in et de bonis moribus, literatura, idiomate vario, nutritura et facetia » (Rymer, t. IV, pars iv, 1 julii 1428.) — Ce molle atque facetum qu’Horace attribue à Virgile, comme le don suprême de la grâce, semble un peu étrange, appliqué, comme il l’est ici, au rude geôlier de la Pucelle. Il semble au reste n’avoir guère été plus doux pour son élève ; la première chose qu’il stipule en acceptant la charge de gouverneur, c’est le droit de châtier. Voy. les articles qu’il présenta au conseil. (Turner, II, 508.)

Avait aussi la surveillance de la Pucelle…

Voy. commission pour faire revue du comte de Warwick, capitaine des château, ville et pont de Rouen, et d’une lance à cheval, quatorze à pied et quarante-cinq archers, pour la sûreté du château, etc. (Archives du royaume, K, 63, 22 mars 1430.)


45 — page 100Pierre Cauchon…

Voy. sur Cauchon, Du Boulay, Historia Univers. Parisiensis, V, 912.

Note 1 — Son extrême dureté pour les gens d’église du parti contraire

Voy. le Religieux de Saint-Denis, ms. Baluze, Bibl. royale, tome dernier, folio 176.

Note 2 — La lettre que Clémengis lui adresse…

Nicol. de Clemang., Epistolæ, II, 323.

L’archevêque de Rouen venait d’être transféré ailleurs…

Gallia Christiana, XI, 87-88.

Winchester le recommanda au pape pour ce grand siège…

« Litteræ directæ Domino Summo Pontifici pro translatione D. Petri Cauchon, episcopi Belvacensis, ad ecclesiam metropolitanam Rothomagensem. » (Rymer, t. IV, pars iv, p. 152, 15 décembre 1429.)

Rouen alors en guerre avec l’Université de Paris…

Voy. la Remontrance de Rouen contre l’Université. (Chéruel, 167.)

Page 101, note — Cauchon recevait des Anglais cent sols par jour…

D’après sa quittance (communiquée par M. Jules Quicherat, d’après le ms. de la Bibl. royale, Coll. Gaignière, vol. IV).


46 — page 102Le conseil d’Angleterre interdit aux marchands anglais les marchés des Pays-Bas, etc.

Rymer, t. IV, pars iv, p. 165, 19 julii 1430. Pour saisir l’ensemble de l’espèce de guerre commerciale qui commençait entre la jeune industrie anglaise et celle des Pays-Bas, voy. les défenses d’importer en Flandre les draps et laines filées d’Angleterre (1428, 1464, 1494), et enfin l’importation permise (1499), sous promesse de réduire les droits sur la laine non travaillée que les Anglais vendront aux Flamands à Calais. (Rapport du jury sur l’industrie belge, rédigé par M. Gachard, 1836.)

À compléter