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Page:Michelet - OC, Histoire de France, t. 5.djvu/259

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TROUBLES DE L’ANGLETERRE

hors de cette ligne, et plus légitime. Les Lancastre ne descendaient que du quatrième fils d’Édouard III ; et le duc d’York descendait du troisième. Donc son titre était supérieur, et la mort de Glocester ne faisait que produire sur la scène un prétendant plus dangereux.

Winchester, selon toute apparence, était malade au moment de la mort de Glocester, car il mourut un mois après. Sa mort fut un événement grave. Il avait été cinquante ans le chef de l’Église, et alors, tout vieux qu’il était, son nom en faisait l’unité. Suffolk n’était pas évêque pour remplacer Winchester ; homme d’épée, et dans une telle crise, il ne pouvait guère suivre une politique de prêtres. Les prélats qui, pour défendre l’Établissement, avaient fait la royauté des Lancastre, qui s’en étaient servis et avaient régné avec elle, s’en éloignèrent à temps[1] et se résignèrent pieusement à la laisser tomber.

Pourquoi d’ailleurs l’Église aurait-elle mis au hasard un Établissement déjà fort menacé pour sauver ce qui ne servait plus, ce qui nuisait plutôt ? Suffolk commençait à prendre de l’argent, aux moines d’abord, il est vrai ; mais il allait en venir aux évêques. Si l’ami agissait ainsi, que pouvait faire de plus l’ennemi ?

Et en effet, sa détresse augmentant, le Parlement lui refusant tout, il vendit des évêchés[2]. C’était le sûr

  1. L’évêque de Chichester ne peut plus venir au Parlement pour cause de vieillesse, mauvaise vue, etc. L’évêque d’Hereford donne sa démission, etc. (Rymer, 1449, 9 et 19 décembre.)
  2. App. 107.