CHAPITRE III
Les brillantes et voluptueuses fêtes de la maison de Bourgogne avaient un côté sérieux. Tous les grands seigneurs de la chrétienté, y venant jouer un rôle, se trouvaient pour quelques semaines, pour des mois entiers, les commensaux, les sujets volontaires du grand duc. Ils ne demandaient pas mieux que de rester à sa cour. Les belles dames de Bourgogne et de Flandre savaient bien les retenir ou les ramener. Ce fut, dit-on, l’adresse d’une dame de Croy qui décida la trahison du connétable de Bourbon et faillit démembrer la France.
Le duc de Bourgogne faisait au roi une guerre secrète et périlleuse, pour laquelle il n’avait même pas besoin d’agir expressément. Tout ce qu’il y avait de mécontent parmi les grands, regardait vers le duc, était ou croyait être encouragé de lui, intriguait sourdement sur la foi de la rupture prochaine. Charles VII