cierges éteints, à une foule palpitante, le Miserere pour le roi, avec un cantique où l’on promettait à Dieu de recevoir les intrus à coups de fusil. Le cantique et tous les ordres auxquels obéissait le clergé d’Alsace venaient de l’autre bord du Rhin, où le cardinal-collier, le fameux Rohan, devenu saint et martyr, sans danger, tout à son aise, travaillait la guerre civile.
Fauchet, dans le Calvados, avait été cruellement puni de son effort insensé pour réconcilier la Révolution et le christianisme ; sa parole éloquente ne trouva qu’insulte et risée. À Caen, l’audace des prêtres et des femmes, leurs fidèles alliées, alla à ce point que celles-ci, furieuses, en plein jour, dans une ville pleine de troupes et de gardes nationales, entreprirent de mettre à mort le curé de Saint-Jean, descendirent la corde de la lampe du chœur pour le pendre sur l’autel.
Quelle était la persécution qui excitait de telles fureurs ? Où donc était le tyran, le Néron, le Dioclétien contre lequel on s’insurgeait ? Les rôles étaient intervertis depuis le temps des martyrs ; les saints d’alors savaient mourir, mais ceux-ci savaient tuer.
Il faut qu’on sache :
1o Que l’Assemblée n’avait exigé nul serment des prêtres sans fonctions, qui faisaient une bonne moitié du clergé. Moines, chanoines, bénéficiers simples, abbés de toutes les espèces, ils touchaient leurs pensions ; l’État ne leur demandait rien.
2o Le serment qu’on demandait aux prêtres en