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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 3.djvu/241

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à ce sujet plusieurs intendants, remarque que dans nos provinces « les journaliers ont presque toujours un jardin ou quelque morceau de vigne ou de terre ».

Eh bien, le premier but de la Révolution, c’est de l’étendre, ce jardin, de le leur continuer ; c’est d’en faciliter l’acquisition à l’honnête travailleur. C’est par là qu’elle est à la fois la bienfaitrice, l’amie et le sauveur de tous, n’agitant passagèrement le monde que pour lui fonder la paix.

En invitant le paysan à l’acquisition, en le mariant à la terre, la Révolution lui fonda la vie encore d’autre sorte. La manière la plus générale, la plus naturelle, dont il se procura l’argent nécessaire, ce fut de chercher une dot et de prendre femme. Le mariage est l’occasion unique où le jeune paysan oblige le vieux à ouvrir son épargne, à chercher quelque écu caché. C’est là le commencement d’un grand nombre de familles agricoles ; commencement respectable, puisqu’il fut fondé par la foi que le paysan mit dans la Révolution, dans la solidité du gage qu’elle lui livrait.

Et voilà comment elle est devenue, notre Révolution, solide, durable, éternelle ; ralentie plusieurs fois, elle reprend toujours, continue son mouvement. C’est qu’elle ne s’assit pas seulement sur le sol mobile des villes, qui monte et qui baisse, bâtit et démolit. Elle s’engagea dans la terre et dans l’homme de la terre. Là est la