était très indifférent aux questions religieuses. De son avis, les deux commissaires avaient modifié la décision sévère des directoires de ces départements, qui ordonnaient aux prêtres réfractaires de quitter les villages qu’ils troublaient et de se rendre au chef-lieu.
Ce rapport ouvrit les yeux de la France. Elle se vit amenée par le fanatisme au bord de la guerre civile.
Les premières mesures proposées furent néanmoins assez douces. Fauchet demanda seulement que L’État cessât de payer les prêtres qui déclaraient ne point vouloir obéir à la loi de l’État, en donnant toutefois des pensions et des secours à ceux des réfractaires qui seraient vieux et infirmes. L’Assemblée arrivait si neuve encore, si attachée aux principes absolus, que plusieurs des députés les plus révolutionnaires, le jeune et généreux Ducos entre autres, réclamèrent contre Fauchet au nom de la tolérance. Mais personne ne le fit avec plus de chaleur que l’évêque constitutionnel Torné, qui, justifiant ses ennemis, autant qu’il était en lui, déclara « que leur refus tenait à de grandes vertus », qu’il fallait moins s’en prendre à eux qu’à la mauvaise volonté du pouvoir exécutif, qui, sous main, encourageait les résistances. Ce dernier mot était exact. On en eut bientôt les preuves pour le Calvados, où le ministre Delessart avait encouragé vivement les adversaires de Fauchet à travailler contre lui.
Voilà le début de la guerre intérieure ; l’affaire des prêtres en était le côté le plus redoutable. La