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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 5.djvu/385

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et les siens courent aux Gravilliers. La section en permanence était peu nombreuse, endormie. « Nous sommes, disent-ils hardiment, les envoyés des Jacobins. Les Jacobins veulent l’insurrection, et que la Commune saisisse la souveraineté, qu’elle épure la Convention. » — La section des Gravilliers n’agissait guère que par l’impulsion d’un prêtre, Jacques Roux (celui qui mena Louis XVI à la mort). Roux était de la Commune, et celle-ci ne voulait rien précipiter ; elle attendait l’effet du repas civique qui aurait lieu vers le soir. La section, poliment, doucement, mit à la porte les prétendus Jacobins.

Éconduits, dans la matinée, ils s’adressèrent à une section moins nombreuse encore, à celle des Quatre-Nations, réunie à l’Abbaye. « Nous sommes, disent-ils cette fois, envoyés des Cordeliers ; c’est le vœu des Cordeliers que nous apportons. » Avec ce nouveau mensonge, ils obtinrent l’adhésion de quelques gens intimidés, qui faisaient dans ce moment toute l’assemblée de la section.

Armés de cette adhésion, ils vont à la Ville, vers l’heure du repas civique ; ils y avaient leurs agents et ne désespéraient pas d’entraîner la foule. Prenant justement cette heure, ils arrivaient à la Commune, non seulement comme porteurs de l’adresse des Cordeliers et des Quatre-Nations, mais comme organes du peuple, de ce grand peuple attablé qui ne savait pas un mot de ce qu’on disait en son nom. Le maire, Pache, plus effrayé que flatté de la dictature insurrectionnelle qu’on offrait à la Commune, trouva je