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Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/379

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témoignait pour les conspirateurs, du système qui tendait à soustraire l'aristocratie à la justice. Quels aristocrates ? Du moins, dans les soixante-douze de Bicêtre, sauf Osselin, je ne vois que de pauvres misérables, presque tous condamnés aux fers, un maçon, un batteur de plâtre, un scieur de long, des ouvriers en boutons, etc.

« La faction des indulgents, grossie de toutes les autres, devient plus hardie. On ose calomnier le tribunal révolutionnaire. On poursuit de calomnies tel patriote qui ne veut que venger la liberté… On dit à Paris, comme à Londres, qu’il a organisé le tribunal pour égorger la Convention, qu’il veut se faire dictateur. Isolé, il n’a pour lui que son courage et sa vertu. (Un citoyen des tribunes : « Tu as pour toi tous les Français ! ») La vérité est mon seul asile, toute ma défense est dans ma conscience. »

Ce ton plaintif effrayait fort. Il amenait, on en était sur, de nouvelles accusations. Robespierre désignait clairement ces agents de calomnies ; ils étaient revêtus d’un caractère sacré, c’est-à-dire représentants. Les calomnies étaient répétées, dans un lieu !… Vous frémiriez si je disais en quel lieu !… Peut-être on viendrait à bout de l'obliger à renoncer à une partie de ses fonctions, autrement dit, le Comité l’amènerait par ses persécutions à donner sa démission.

Ceci annonçait une fixe résolution de suivre la guerre à mort, de reprendre le grand procès contre les représentants. La chose fut expressément deman-