Page:Michelet - OC, Histoire de la Révolution française, t. 7.djvu/482

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mime. Ce fut encore une raison pour qu’elle se déclarât contre la Commune. Elle fit marcher ses chefs, son commandant, qui, se souciant peu de se compromettre, partit, il est vrai, mais eut soin de ne pas avoir de cartouches. N’importe, ce mouvement des Gravilliers et des populeux affluents de la grande rue Saint-Martin devait avoir un effet décisif.

Léonard Bourdon et le commandant à la tête de cette colonne suivirent la rue dans toute sa longueur, jusqu’à la rivière, et hasardèrent d’approcher l’Hôtel de Ville.

Le jeune gendarme Merda, qui était avec eux, se donne ici, dans sa narration, le rôle principal ; chose bien peu vraisemblable qu’un garçon de cet âge ait dirigé, combiné. Pour frapper, à la bonne heure ! On peut le croire sans difficulté sur ce dernier point.

Il était personnellement intéressé à la chose. Il avait failli périr pour avoir arrêté Henriot. S’il réussissait encore à arrêter Robespierre, qu’arriverait-il ? Que Robespierre prisonnier, jugé, plus fort que jamais, ferait fusiller Merda.

Donc il fallait le tuer.

Tel dut être son raisonnement. Et, s’il ne sut pas le faire, quelqu’un le lui fit.

Et qui ? Ce Dulac, sans doute, ce mouchard, intime ami de Tallien, qui se trouva là à point.

Dulac n’a pas manqué de dire que c’était lui qui, à coups de hache, avait enfoncé les portes