Page:Michelet - OC, Histoire du dix-neuvième siècle, t. 1.djvu/27

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C’est ce qu’on avait vu si souvent en Italie, où une ville, n’espérant pas concilier elle-même ses débats intérieurs, se fiait plutôt à quelque étranger qu’on cherchait au loin, et qu’on créait juge armé, podestat.

Mais ici, il y avait une chose de plus. Les variations de la propriété avaient créé des doutes sur sa nature et son droit même. Babeuf, le principal auteur de ces théories, avait pour lui une partie des jacobins. Cela causa une alarme universelle. On crut voir la société elle-même en péril, et pour la sauver on implora ce grand prometteur italien qui gagna les deux classes de propriétaires, en garantissant les nouveaux, et donnant aux anciens des places, et leurs biens non vendus, enfin les dédommagements d’une cour.


Au reste, je ne veux nullement faire l’histoire de Napoléon. Je désire seulement montrer les origines de son système et du militarisme, montrer comment la guerre, devenant sous lui un métier, une industrie, lutta contre l’industrie anglaise. Celle-ci, si rapace dans l’infini colonial, et créant dans l’intérieur un monde de richesses, a détruit en revanche Old England, la vieille Angleterre, où était l’âme du pays.

Voici le sens, le sujet principal des volumes que je publie. C’est ma joie de pouvoir enfin ramener la justice dans une histoire si longtemps obscurcie.