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Page:Michelet - OC, Légendes démocratiques du Nord, La Sorcière.djvu/678

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dit, augmenta d’un étage. Nommez-moi une science qui n’ait été révolte.

Il n’est qu’un seul moyen de concilier les deux esprits et de mêler les deux Églises. C’est de démolir la nouvelle, celle qui, dès son principe, fut déclarée coupable, condamnée. Détruisons, si nous le pouvons, toutes les sciences de la nature, l’Observatoire, le Muséum et le Jardin des Plantes, l’École de Médecine, toute bibliothèque moderne. Brûlons nos lois, nos codes. Revenons au Droit canonique.

Ces nouveautés, toutes, ont été Satan. Nul progrès qui ne fût son crime.

C’est ce coupable logicien qui, sans respect pour le droit clérical, conserva et refit celui des philosophes et des juristes, fondé sur la croyance impie du Libre arbitre.

C’est ce dangereux magicien qui, pendant qu’on discute sur le sexe des anges et autres sublimes questions, s’acharnait aux réalités, créait la chimie, la physique, les mathématiques. Oui, les mathématiques. Il fallut les reprendre ; ce fut une révolte. Car on était brûlé pour dire que trois font trois.

La médecine, surtout, c’est le vrai satanisme, une révolte contre la maladie, le fléau mérité de Dieu. Manifeste péché d’arrêter l’âme en chemin vers le ciel, de la replonger dans la vie !

Comment expier tout cela ? Comment supprimer, faire crouler cet entassement de révoltes, qui aujourd’hui fait toute la vie moderne ? Pour reprendre le chemin des anges, Satan détruira-t-il cette œuvre ? Elle pose sur trois pierres éternelles : la Raison, le Droit, la Nature.