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Page:Michelet - OC, L’Amour, La Femme.djvu/52

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IV

L’HOMME DOIT GAGNER POUR DEUX

Elle dort, la pauvre petite, elle dort, et ce serait bien dommage de l’éveiller, car elle rêve avec bonheur, on le voit à sa bouche émue… c’est d’amour, donc c’est de toi. Il n’est que cinq heures encore, il est bon qu’elle reste au lit (à ce moment du mois surtout), et qu’elle dorme un peu le matin. Si nous pouvions cependant deviner ce qui flotte dans ce souffle léger qui erre sur la lèvre ? que pense-t-elle ou que veut-elle ?

«Je ne sais. » — Eh bien, moi, je vais te le dire : « Toute à toi, et toute en toi ! »

C’est bien simple, mais c’est un monde. Une révélation tout entière est dans ce mot, la formule complète de la nature, l’évangile du mariage.

« Mon ami, je ne suis point forte. Je ne suis pas propre à grand’chose, qu’à t’aimer et te soigner. Je n’ai pas tes bras nerveux ; et, si je fais trop longtemps attention à une chose compliquée, le sang se porte à