Page:Michiels - Études sur l'Allemagne, renfermant Une histoire de la peinture allemande, 1845.djvu/278

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

triomphe. L’émotion lui parut trop douce pour qu’il n’essayât pas de la renouveler. Mais on remarqua cette seconde absence : le duc le mil aux arrêts pendant quinze jours, et lui défendit d’entretenir aucune relation avec les habitants des pays voisins. Cette douleur n’arriva pas seule. Un proverbe, qui dénonce les Grisons comme des filous par excellence, et que Spiegelberg mentionne fort à propos, excita des réclamations. Une noble famille du pays trouva le passage insultant; on défendit à Schiller de publier autre chose que des ouvrages de médecine. La cour jugeait d’ailleurs sa pièce dangereuse, et le prince lui déclara qu’il manquait de goût. Ces vexations l’irritèrent au dernier point. 11 avait fait alliance avec le professeur Adel, et le bibliothécaire Petersen, pour rédiger ensemble un journal intitulé : Répertoire littéraire du Wurtemberg. Il ne pouvait donc obéir d’aucune manière et il entreprit son second drame.

Mais sa situation devenait chaque jour plus difficile. Les comédiens, selon leurs anciennes habitudes et leur penchant naturel, avaient gardé pour eux toute la recette des Brigands. Ils savaient par tradition qu’un poêle doit mourir de faim. Le baron de Dalberg avait offert ses services à Schiller, et l’accablait d’éloges dans sa correspondance. II aimait cette sorte de prodigalité, qui ne l’appauvrissait pas. Le jeune homme crut donc pouvoir compter sur ses bonnes intentions elle pria d’écrire