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biens, avant qu’il fût sorti de la Chaldée. Un des principaux articles de celle religion était le culte des astres, et une sorte de magie ; ce qui fait dire à Spencer qu’ils étaient païens, et que leur religion, telle qu’elle a été connue par les auteurs juifs et arabes, qui en parlent, n’a été formée que sur le déclin du judaïsme, et qu’elle a emprunté diverses choses des anciens Chaldéens, desJuifs, des platoniciens et des gnostiques ; qu’ils ont fait un mélange de tout cela, dont leur religion est composée. Il ajoute que le nom des Zabiens, et même leur religion, comme elle est aujourd’hui, est fort récente, et ne surpasse pas les temps de Mahomet, puisqu’on ne trouve ni leur nom, ni leurreligion marqués dans aucun auteur ancien, ni grec, ni latin, ni dans aucun ouvrage écrit avant l’Alcoran.

M. Hyde, dans son Histoire de la religion des Perses, s’est appliqué à prouver que les anciens Zabiens n’étaient point gentils.]Il prétend que Sem et Elam sont les premiers auteurs de leur religion ; que si dans la suite elle se trouva chargée de quelques superstitions, Abraham la réforma, et soutint sa réformation contre Nemrod, qui la persécuta ; que Zoroastre vint ensuite, et rétablitle culte du vrai Dieu, qu’Abraham avait auparavant enseigné. Il est vrai que les Zabiens, ou les anciens Perses, entretenaient un feu éternel sur leurs autels et dans leurs temples ; mais on voyait la même chose sur l’autel du temple de Jérusalem, où les prêtres avaient soin de nourrir un feu qui ne s’éteignait jamais. lis paraissaient adorer le soleil ; mais on prétend que ce n’était qu’un culte subalterne, et subordonné au culte du vrai Dieu. Les restesdes anciens Perses, qui sontencore aujourd’hui dans l’Orient, soutiennent à ceux qui les interrogent, que le respect qu’ils ont pour le soleil, est un culte purement civil, semblable à celui qu’on rend aux rois et à leurs ministres.

On prétend que la religiondes Zabiens est la plus ancienne des religions du monde, après la religion d’Adam et des patriarches, qui était la seule véritable.L’unité d’un Dieu et la nécessité d’un médiateur étaient originairement une persuasion générale et régnante parmi tous les hommes (a). L’unité d’un Dieu se découvre par la lumière naturelle ; le besoin que nous avons d’un médiateur pour avoir accès à l’Etre suprême est une suite de cette première idée. Mais les hommes n’ayant pas eu la connaissance, ou ayant oublié ce que la révélation avait appris à Adam des qualités du médiateur, ils en choisirent eux-mêmes, par le moyen desquels ils pussent s’adresser au Dieu suprême. Ce fut le premier pas vers l’idolâtrie. Ne voyant rien de plus beau ni de plus parfait que les astres, dans lesquels ils supposaient que résidaient des intelligences, qui animaient et qui gouvernaient ces grands corps ; ils crurent qu’il n’yen avait point de plus propre pour servir de médiateur entre (a) Voyez Prideaux, Hist. des Juifs, première partie, Hl, p. 5t9, eiles auteurs qu’il cite. Dieu et eux. Et comme les planètes étaient de tous les corps célestes les plus proches de la terre, et celles qui avaient le plus d’influence sur elle, ils leur donnèrent le premier rang parmi ces médiateurs, et sur ce pied-là ils en firent l’objet de leur culte. Telle fut l’origine de toute l’idolâtrie qui a eu cours dans le monde. D’abord on dressa des tentes ou des chapelles à ces puissances, puis on leur dressa des statues ou des images. Ces chapelles n’étaient, dans les commencements, regardées que comme des demeures sacrées où les intelligences avaient leurs habitations ; et ceux qui les y adoraient ne leur rendaient qu’un culte relatifà la planète qui en était la maîtresse. Ils s’avisèrent ensuite de faire des statues, dans lesquelles ils croyaient qu’après leur consécration, ces intelligences étaient aussi présentes par leurs influences que dans les planètes, et que les prières qu’on leur adressait, avaient autant d’efficace devant l’une que devant l’autre. Ce fut là l’origine de l’adoration des statues ou simulacres.

On leur donna le nom de planètes qu ils représentaient, et qui sont les mêmes que ceux qu’elles ont aujourd’hui. Aussi trouvons-nous Saturne, Jupiter, Mars, Apollon, Mercure, Vénus et Diane placés dans le premier rang. dans le culte des anciens. C’était là ce qu’ils appelaient les grands dieux. Ensuite l’opinion que les âmes des gens de bien pouvaient après leur séparation du corps servir de médiateurs et d’intercesseurs auprès de Dieu pour les hommes, ayant prévalu dans les esprits, on déifia plusieurs de ceux qu’on croyait justes et dignes de cet honneur ; ainsi le nombre des dieux s’augmenta dans le monde.

Celte religion prit son origine chez les Chaldéens. La connaissance qu’ils avaient de l’astronomie contribua à les y porter. C’est ce qui obligea Abraham à quitter la Chaldée. Des Chaldéens ce culte se répandit dans tout l’Orient, de là en Egypte, de l’Egypte en Grèce, et de la Grèce parmi toutes les nations d’Occident. Les premiers auteurs de cette superstition étaient connus dans l’Orient sous le nom de sabbéens ou de zabiens (b). Les restes de celle ancienne secte subsistent encore aujourd’hui dans l’Orient sous le nom de sabbéens, qu’ils prétendent avoir reçu de Sabius fils de Seth ; ils ont encore

parmi

eux un livre qu’ils attribuent à Seth, et qui contient la doctrine de leur secte. A cette secte des sabbéens était diamétralement opposée celle des mages, qui avaient horreur des images et des idoles, etn’adoraient Dieu que par le feu. Ils prirent naissance dans la Perse et s’étendirent dans les Indes, où ils subsistent encore aujourd’hui. Ils reconnaissaient deux principes, l’un du bien, l’autre du mal. On peut voir ce que nous avons dit sous l’article MAGES. Pour revenir aux Zabiens, comme tout la système que nous venons d’exposer sur leur origine et leur progrès n’est fondé ni (b) MaiTIWnid. More Nevochim. Pocok. Specimen histor Arab. l’hoiii. Hyil. Hist. relia veler. Pemurunu