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RÉVOLUTION FRANÇAISE.


Convention nationale.



CHAPITRE VI.

DEPUIS LE 20 SEPTEMBRE 1792 JUSQU’AU 21 JANVIER 1793.

Premières mesures de la convention. — Manière dont elle est composée. — Rivalité des Girondins et des Montagnards. — Force et vues de ces deux partis. — Robespierre ; les Girondins l’accusent d’aspirer à la dictature. — Marat. — Nouvelle accusation de Robespierre par Louvet ; défense de Robespierre ; la convention passe à l’ordre du jour. — Les Montagnards, sortis victorieux de cette lutte, demandent le jugement de Louis XVI. — Opinions des partis à cet égard. — La convention décide que Louis XVI sera jugé, et le sera par elle. — Louis XVI au Temple ; ses réponses en présence de la convention ; sa défense ; sa condamnation ; courage et sérénité de ses derniers instants. — Ce qu’il avait et ce qui lui manquait comme roi.

La convention se constitua le 20 septembre 1792, et ouvrit ses délibérations le 21. Dès la première séance, elle abolit la royauté et proclama la république. Le 22, elle s’appropria la révolution, en déclarant qu’elle ne daterait plus de l’an IV de la liberté, mais de l’an Ier de la république française. Après ces premières mesures votées d’acclamation et avec une sorte de rivalité de démocratie et d’enthousiasme par les deux partis, qui s’étaient divisés à la fin de l’assemblée législative, la convention, au lieu de commencer ses travaux, se livra à des querelles intestines. Les Girondins et les Montagnards, avant de constituer la nouvelle révolution, voulurent savoir auxquels d’entre eux elle appartiendrait, et les