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grande révolution sociale, combat avec force et non sans une hauteur un peu dédaigneuse la pensée de former un code général pour toute l’Allemagne. L’Allemagne, en effet, n’était pas en situation de le recevoir, et personne n’était en mesure de le lui donner. Le pays de la division ne pouvait pas se prêter à la règle de l’unité. Comment introduire une loi civile, uniforme, dans une contrée toujours désunie sous le rapport politique, encore divisée sous le rapport territorial, et qui n’était pas même en communauté de vues sur la législation ? Les codes doivent être donnés à propos, et alors ils ne sont pas un signe de déclin pour le droit, mais une marque de rapprochement civil pour un peuple. Ils règlent d’après des principes communs des rapports semblables ; mais, résultat de l’unité, ils ne peuvent pas en être la cause, et ils ne sauraient précéder ce qu’ils sont destinés à régir. M. de Savigny sortit victorieux de cette bataille juridique, et la proposition de Thibaut échoua tout à la fois devant les objections d’une haute science et les obstacles d’une évidente impossibilité.

A peine cessait ce grand débat que se fit une découverte à laquelle restent attachés les noms de