elle a passé à l’état de croyance héréditaire et qu’elle est reçue passivement et non activement, quand l’esprit n’est plus aussi obligé de concentrer toutes ses facultés sur des questions que lui suggère sa croyance, il y a une tendance croissante à ne retenir que les formules de la croyance ou bien à y donner un assentiment inerte et indifférent. On se figure que de l’accepter comme matière de foi dispense de la pratiquer en conscience ou d’en faire l’épreuve par l’expérience personnelle ; un moment vient enfin où tout rapport disparaît presque entre cette croyance et la vie intérieure de l’être humain. Alors on voit, ce qui est presque général aujourd’hui, la croyance religieuse demeurer pour ainsi dire à l’extérieur de l’esprit, pétrifié désormais contre toutes les autres influences qui s’adressent aux parties les plus élevées de notre nature ; elle manifeste son pouvoir en empêchant toute conviction nouvelle et vivante d’y pénétrer, mais elle ne fait rien elle-même pour l’esprit et le cœur que de monter la garde afin de les maintenir vides.
On voit à quel point des doctrines capables en elles-mêmes de produire la plus profonde impression sur l’esprit peuvent y rester à l’état de croyances mortes, sans jamais être comprises par l’imagination, les sentiments ou l’intelligence, lorsqu’on examine comment la majorité des croyants professe