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ODE A CAMOENS


L’hôpital !… Après tant d’orages,
Injustement persécuté,
Souffrir les périls, les naufrages,
L’exil et la captivité ;
Chanter d’une voix surhumaine,
À laquelle répond la haine,
Le triomphe du Portugal ;
Vouer à ce but ton génie
Et mourir dans l’ignominie
Sur une couche d’hôpital !..

 
Mais sois vengé ! car ce génie
Si haut à nos yeux s’est placé
Que personne ne le dénie
Et que nul ne l’a dépassé !
Entends ce peuple qui t’acclame,
Qui pour te fêter n’a qu’une âme,
Offrir à ton nom rayonnant
Cette louange expiatoire ;
Vois-le, glorieux de ta gloire,
S’honorer en te couronnant !