Page:Milliet - Une famile de républicains fouriéristes, 1915.djvu/34

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VIE FAMILIALE liante ’ v$i.p Je la ) :$ !M ’ ’orter r icn :, dut vie _ • xUT ? pe“ plus tard Fellx 6cnvit la jolie romance intitulée « Le Rêve » (musique de madame Magnin). Il ne faisait que traduire en vers une page composée par Louise.


LE RÊVE

Mon bien-aimé, j'ai fait un rêve
Que je veux te conter tout bas ;
Viens sur le sable de la grève,
L'écho ne nous entendra pas.

Tu partais pour un long voyage ;
Moi, sous la forme d'un nuage.
Je nageais dans l'éther serein
À mes flancs portant ta pensée.
Je suivais ta marche pressée,
Et donnais l'ombre à ton chemin.

Suspendant ta course lointaine.
Tu t'arrêtais à la fontaine
Aux bords verdoyants et fleuris ;
Et moi, soudain, trois fois heureuse,
Je devenais l'onde amoureuse,
Baignant tes pieds endoloris.

Puis, le ciel s'étant voilé d'ombre.
Tu rencontrais, près du bois sombre,
Un ennemi provocateur ;
J'étais alors ta bonne épée,
Prompte, fidèle et bien trempée,
Ma pointe allait le mordre au cœur.

Mon bien-aimé, voilà mon rêve,
Ma bouche te l'a dit tout bas,
Viens en mes bras pour qu'il s'achève,
L'écho ne nous entendra pas.


2 Le rêve a été réalisé : ce que la jeune femme voulait être, l’admirable épouse l’a été. Lors de la naissance de son fils aîné, Félix exprima d’une façon charmante les sentiments délicats et tendres d’un jeune homme étonné d’être père pour la première fois. Il ose à peine toucher le nouveau-né, il reste plongé dans une contemplation délicieuse : Et mon âme s’arrête, en extase, ravie... C’est que tu m’apparais auprès de son berceau. Auprès de notre enfant dont le premier sourire Eut pour toi. la première, ô mère au cœur divin, Qui lui donnas le jour au prix d’un long martyre, Et qui. pour le nourrir, donnes encor ton sein. Alors d’un bonheur pur mon triste front s éclaire, Comme un sombre horizon aux rayons du soleil ; Et je baise mon fils et je bénis sa mère. Et j’adresse pour eux une prière au ciel.