Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/104

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Un petit incident de ce retour suffit à montrer la rude manière dont il s’accomplissait. En descendant la pente assez raide d’une colline, un des traîneaux versa, retournant avec lui le cheval qui se trouva couché sur le dos avec les jambes battant l’air. Cheadle se préparait à lui retirer ses harnais ; mais La Ronde lui cria : « Ah ! non, monsieur, pas besoin ! » Et, poussant tous les deux, ils envoyèrent le cheval et le traineau, toujours roulants, jusqu’au bas de la colline, où ils se retrouvèrent sur le bon cÔté. Alors le convoi continua sa marche.

Milton et Bruneau furent bien aises de l’heureux retour de leurs compagnons, et Kînémontiayou, qui se trouvait à la maison avec quelques autres Indiens, prit bientôt sa large part d’un banquet de viande fraîche qui se prolongea une partie de la nuit, et où ceux qui arrivaient de la plaine se livrèrent au plaisir de manger du pain.

En vérité, dans la vie civilisée, on ignore ce que c’est que le plaisir de manger.