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DE L’ATLANTIQUE


peine qu’lsbist.er en vint à bout. lis firent un feu considérable ; ils se couchèrent en ajoutant à leurs v_tements deux couvertures et deux robes de bison ; et cependant ils ne purent ni avoir chaud ni rester longtemps sans _tre avertis, par la douleur de leurs orteils à moitié gelés, qu’il leur fallait se relever pour entretenir le feu. Les chiens se glissàient en frissonnant le long de la couche, du haut en bas, et comme leurs maUres passèrent une nuit sans repos. Gette nuit-là le thermomètre marqua 38 degrés au-dessous de zéro, ce qui fut le plus grand froid qu’on éprouva cet hiver. On a cependant, une année précédente, vu le thermomètre s’abaisser jusqu’à "5 degrés.

Le lendemain matin, ils repartirent au pas de course et arrivèrent à notre hutte avant la nuit. C’était avoir marché trèsvite avec leurs raquettes et par un chemin qui n’était pas en excellente condition. Il est vrai qu’on peut, sur des raquettes et par une bonne route, aller plus vite que. si on est autrement chaussé, m_me sur le meilleur chemin. Mais, quand la voie est pa.rfaitement glacée, le voyageur jette ces lourds souliers pour courir derrière ses chiens, qui peuvent aller à grande vitesse sur le sentier où glissent les tratneaux. C’est ainsi qu’on fait des courses avec une rapidité presque incroyable.

À l’arrivée-de Cbeadle et d’Isbister, la butte se trouvait vide,

car Milton était encore au lac du Poisson-Blanc ; mais, en traversant celui de la Belle-Prairie, les voyageurs avaient remarqué des empreintes étrangères qui se dirigeaient vers la maison et ils en restaient intrigués. Bien plus, la cheminée étant encore chaude et l’eau n’étant pas gelée dans la bouilloire, quelqu’un évidemment était entré chez nous.

Lorsque Isbister eut fait manger les chiens et eut lui-même soupé– à la hâte avec du pemmican et du thé, il convertit son tratneau en une espèce de cariole ou de tratneau’ voyageur. Puis il s’y assit, en s’enveloppant bien de couvertures et de f8UlTtU’es t et deux heures après lOB arrivée, il repartait pour