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DE L’ATLANTIQUE


pas toucher à une arme si dangereuse. Il se contenta de prendre la grande hache et, bien qu’on pdt douter qu’il s’en servit d’une façon très-efficace en cas de besoin, il la mit sur son lit. Quant à nous, le récit de L’Assiniboine nous avait fort excités et nous convtnmes d’aller, au point du jour suivant, à la poursuite des ours.

Aussitôt que la lumière commenc ;a, nous Omes nos préparatifs de chasse. La. femme et le garçon devaient nous accompa

gner pour chercher le castor que L’Assiniboine avait tir(, la veille, et )1. D’B., à sa grande épouvante, resterait seul chargé de la garde du camp. Il fit de fortes remontrances : à son avis, les ours ne manqueraient pas de profiter de notre absence pour attaquer une position sans défenseur. Nous tOmes inflexibles. Delirant J’eges, plectuntur Achivi" s’écria le pauvre désespéré. 11 se retira dans la loge, fit tomber la portière, alluma un reu em’ayant pour tenir l’enn.emi à distance et demeura assis, tenant la hache à ses cOtés et plein d’anxiété, jusqu’à notre retour. Quant à nous, sous la conduite de L’Assiniboine, nous arriYâmes au lieu où la veille s’était passée son aventure. Tout _

confirmait les détails de son récit. Les troncs pourris étaient déchirés, le sol mou et l’herbe longue gardaient les enormes empreintes des ours ; une trace foulée montrait l’endroit ob ils avaient chargé l’homme à plusieurs reprises ; on suivaitla piste de ce dernier lorsqu’il avait fait le circuit pour aller se poster derrière sa barricade, et l’on voyait les marques des ours s’éloignant en. toute hAte de cet endroit. Il semblait pourtant évidl’nt qu’ils avaient passé la nuit dans le voisinagt’, car nous trouvâmes très-fratches les traces qu’ils avaient laissées en traversant le ruisseau et, sur l’autre rive, l’eau qui s,-ait d(,gouUéde leurs épaisses fourrures n’était pas encore séchée.

Nous suivJmes la pi_te. L’Assiniboine nous guidait à grands


1. Ce SOnt les Grecs qui s ;>uft’rent des folies des rois. (Trac")