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276 DE L’ATLANTIQUE AU PACIFIQUE.

pluie tomba à seaùx toute cette nuit et, jusqu’à midi du lendemain, heure à laquelle L’Assin’\boine partit pour son voyage de découverte. Peu de temps après, nous entendtmes un coup de fusil et les aboiements du chien Papillon ; nous en conclOmes que L’Assiniboine avait rencontré du gibier, et, comme nous avions vu des pistes de cerfs caribous, nous espérâmes que l’un deux avait été abattu. Le soir donc nous et1mes grand plaisir à voir revenir notre guide chargé d’un petit ours noir, et nous rapportant qu’il croyait poSsible d’aller en avant, quoique notre marche dOt _tre lente et fatigante. Du haut de la colline au pied de laquelle nous étions campés, il avait vu, loin vers le sud, des montagnes s’élever sur des montagnes, et la perpétuelle for6t de sapins s’él :.endre dans toutes les directions, sans indice de pays décruvert ; l’unique circonstance favorable qu’il eOt remarquée était que les hauteurs semblaient s’abaisser, et que le nombre de celles qui étaient couronnées de neige paraissait diminuer. Nous nous mimes tous à dépouiller et à tailler notre ours, et nous CImes un grand festin cette nuit-là. C’était la première viande fraîche que nous mangions depuis le mouton gris tué à Jasper-Bouse, et bien que nous n’_ussions ni pain ni sel pour l’assaisonner, ni thé à boire, ni tabac à fumer, elle nous parut délicieuse. En cette cir_onstance, nous avions remplacé le tabac en m_lant au kinnikinnik que nous fumions, l’huile retirée de nos pipes ; mais cette ressource fut bientôt absorbée, et nous en rames rêduits au misérable expédient de fumer simplement de l’écorce de saule. Cependant, ce festin nous rendit des forces, et L’Assiniboine nous releva le courage en nous faisant remarquer qu’a"ec de l’économie nous avions à manger pour huit jours, et que nous arriverions bientôt.