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DE L’ATLANTIQUE


nous apportèrent deux lapins, pour l’un desquels M. O’B. donna une chemise en lambeaux, et dont nous achetâmes l’autre pour quelques aiguilles et un peu de petit plomb. Nou_ revtmes aussi le vieux Chouchouap que nous avions rencontré la veille ; il était tout en sueur et tout épuisé de la peine qu’il s’était donnée pour nous rattraper. Il repartit en nous reçonnaissant, mais il revint bientôt nous offrir des pommes de terre. C’était pour nous les vendre qu’il s’était tant hâté. Mme Assiniboine nous surprit en présentant une bonne et propre chemise de toile qu’elle avait réussi à conserver pour son mari au milieu de notre ruine et elle l’échangea contre les pommes de terre du vieil Indien, qui passèrent ainsi en notre possession. Nous étions si affamés,

que nous en mangeâmes plusieurs toutes crues. Quand le reste fut cuit avec les lapins, nous ftmes un fameux repas. Les Indiens consentirent ensuite à lever leur bivouac et à nous accompagner ; le plus jeune marchait avec nous, Caliban conduisait dans deux canots la femme et les enfants. Il nous attendit aYec eux sur un grand affluent qui venait de l’ouest se rendre à la Thompson ; c’était la rivière Eau-claire ; nous passtmes sur la rive méridionale dans les canots et nous y Camp4mes pour la nuit.

Le lendemain matin nous rencontrâmes sur notre route les

cadavres de deux Indiens, un homme et une femme, qui se corrompaient au soleil. Ils étaient étendus cOte à côte, sous une couverture et ayant autour d’eux tous leurs effets auxquels personne n’avait touché. Nous el1mes par la suite plusieurs de ces horribles spectacles, résultats, suivant ce que nous apprirent nos amis Chouchouaps, d’une grande mortalité qui était tombée sur les Indiens. Plus tard on nous dit que cette mortalitA !

était causée par les ravages de la petite vérole. À midi. nous trouvâmes Caliban qui nous attendait, en compagnie de ses dames, pour nous transporter sur la rive orientale de la Thompson que la route suivait désormais. Avant d’effectuer notre passage. nous