Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/303

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J.IJ PAClFIQUB.


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Le U, Ii midi, nous entrions dans une lutre belle peti\e prairie, 00 des. sentiers aboutissaient de toutes les directions, et se joignaient à notre chemin. Nous venions de traverser une rivière basse et claire, à laquelle nous avions donné le nom de Won\. worth, quand nous entendtmes derrière nous M. O’B. crier et appeler à lui Cheadle. Nous nous a_âmes et le vtmes venir, tenant par la main, d’un air affectueux, l’Indien le plus hideux, le plus repoussant que j’eusse jamais vu. Il n’avait pour v_t..ement qu’une paire de culottes en guenilles ; sa peau était sale et sa figure tout à fait diabolique : du milieu de son vaste visage, s’élevait un nez enflé et raboteux, sa bouche était béante comme les portes de la Gehenne et ses yeul. avaient un regard louche et malfaisant. Ce monstre, ce Caliban, comme nous l’appelâmes du premier abord, étaitsuiyi d’un individu plus jeune, dont l’apparence était plus favorable ; mais 1\1. O’B. ne lui pretait aucune attention, et toujours présentant Caliban, il s’écriait : c Voyez, milord ! voyez, docteur ! si, après tout, je n’ai pas été l’instrument de votre salut.. Il jacassait incessamment avec son nouvel ami, lui frappait familièrement sur répaule et le regardait dans les yeux avec un sourire euchanteur. Les deux Indiens nous ayantfait signe de les suivre, nous entrâmes avec eux dans une petite clairière. Il y avait là deux femmes et quelques enfants assis autour d’un feu où l’on faisait cuire quelques baies dans un pot de fer. Dès que noos eOmes nommé Kamloops, ils s’écrièrent :. Aiyou beaucoup, beaucoup ; aiyou thé, aiyou tabac, aiyou saumon, aiyou whisky, Kamloups 1" D’où nous conclOmes que nous trouverions là une abondance de bonnes choses. L’Assioiboine demanda par signes combien de temps il nous faudrait pour atteiodre Kamloups ; le plus jeune des Indiens répondit en marchant vite et en se couchant successivement quatre tois ; ce qui voulait dire qu’à bien marcher nons mettrions quatre jours pour yarriver. Bnsuite ces Indiens nous offrirent une portion de leurs baies, que nous mangeâmes très-volontiers et